Tear Metabogren : identification d’une signature métabolique lacrymale prédictive du syndrome de Sjögren primaire - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
Le diagnostic de syndrome de Sjögren primaire (pSS) repose sur des critères de classification comprenant des tests fonctionnels témoignant d’une atteinte lacrymale évoluée. Or, limiter la destruction des glandes lacrymales est un enjeu majeur pour réduire la morbidité du pSS. Ainsi l’identification de métabolites lacrymaux précocement perturbés pourrait servir de biomarqueur diagnostique. Quelques études ont pu identifier de potentiels biomarqueurs du syndrome sec oculaire mais aucune n’était spécifique du pSS. Les objectifs de cette étude étaient de rechercher une signature métabolomique des larmes chez des patients présentant un pSS nouvellement diagnostiqué, en comparaison à des patients présentant un syndrome sec oculaire non lié au pSS, et d’évaluer les variations de cette signature métabolomique selon la sévérité du syndrome sec oculaire.
Patients et méthodes |
Nous avons comparé les compositions en métabolites des larmes de 40 patients pSS à 40 patients contrôles présentant un syndrome sec, par une approche métabolomique ciblée (Kit Biocrates® AbsoluteIDQ p180) selon une technique couplant chromatographie en phase liquide et spectromètre de masse (HPLC-MS/MS). Les larmes étaient recueillies sur bandelettes de test de Schirmer. Le plan d’analyse statistique comportait une étape de sélection de variables par régression logistique avec régularisation de type élastic-net, puis une grid search comparant régression logistique et random forest. L’association de la signature métabolomique et du statut pSS était ensuite analysée selon la sévérité du syndrome sec mesurée par le test de Schirmer, l’Ocular staining score (OSS) et la présence d’une dysfonction meibomienne. Les analyses statistiques ont été menées avec les logiciels R software et SPSS. Le projet TEAR METABOGREN a fait l’objet d’un soutien financier de la part de l’association française du syndrome de Gougerot-Sjögren (AFGS) et de la SNFMI.
Résultats |
Parmi les 188 métabolites testés, nous avons mis en évidence une signature métabolomique composée de 9 métabolites : Sérine, Asparagine, Phosphatidylcholine diacyl (PCaa) C42 :4, lysophosphatidylcholines (LysoPC) C18 :1, C18 :2, C16 :1 et Sphingomyélines (SM) C16 :0 et C22 :3. Les capacités prédictives de la signature métabolomique étaient intéressantes (ROC-AUC 0,83) et restaient spécifiques du pSS après ajustement sur l’âge, le sexe, la présence d’anticorps anti-SSA et la sévérité du syndrome sec (test de Schirmer, présence d’une dysfonction méibomienne, break-up time test). Seule la composante lipidique de la signature variait selon le score OSS (p=0,015).
Conclusion |
La signature métabolomique identifiée au sein des larmes de patients pSS, en comparaison à des patients avec d’autres causes de syndromes secs pourrait servir de biomarqueur lacrymal précoce du pSS et identifier des pistes physiopathologiques pour l’élaboration de traitements spécifiques.
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Vol 41 - N° S
P. A56 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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