La polyarthrite rhumatoïde (PR) est le rhumatisme inflammatoire chronique le plus fréquent. Elle est accompagnée d’un impact psychologique qui peut compliquer la prise en charge de ses patients. L’objectif de ce travail était d’étudier les croyances et les peurs des patients porteurs de PR envers les traitements de fonds classiques (csDMARDs).

Étude transversale descriptive menée sur une période de 4 mois dans un service de rhumatologie. Les patients ayant un diagnostic de PR traités par csDMARDs ont été inclus. Les données, cliniques, paracliniques et thérapeutiques étaient recueillies. Le questionnaire Belief about Medicines Questionnaire (BMQ) était utilisé pour évaluer les croyances des patients. Les répondants indiquaient leur degré d’accord pour chaque question sur une échelle de Likert en 5 points, allant de 1=pas du tout d’accord à 5=tout à fait d’accord. Les scores de nécessité, de peur, de sur-utilisation et de nuisance étaient calculés. Quatre groupes de patients étaient définis selon leurs croyance des csDMARDs : acceptants, ambivalents, indifférents et sceptiques.

Soixante-treize patients avaient répondu au questionnaire BMQ. Le sex-ratio était de 0,28. La moyenne d’âge était 55,38±8,97 ans ; 94,5 % étaient sous méthotrexate, 13,7 % sous salazopyrine, 2,7 % sous leflunomide et 11 % sous l’association de 2 csDMARDs ; 71,3 % avaient une maladie active. La médiane du score de nécessité était de 20 (min=9, max=24). La moyenne du score de la peur était de 15,83±3,92. La médiane du score de surutilisation était 12 (min=6, max=20) et la médiane du score de nuisance était 14 (min=5, max=20). Les croyances sur la nécessité de l’utilisation des csDMARDs étaient plus importantes que la peur de ce traitement avec une différence statistiquement significative (p=0,036). L’analyse analytique des facteurs liés aux croyances sous csDMARDs a montré des croyances plus importantes de la nécessité du traitement dans la PR déformante (p=0,01) et la PR active (p=0,025) et une peur plus importante en présence d’effets indésirables aux csDMARDs (p=0,046). L’étude du profil de croyance a montré 27,4 % des patients acceptants, 54,8 % des patients ambivalents, 9,6 % sceptiques et 8,2 % indifférents envers les csDMARDs.

Le BMQ est un moyen adapté pour évaluer les craintes et peurs des patients atteints de maladies chroniques. Les craintes et les peurs sont importantes dans la PR notamment les craintes des traitements de fonds et de leurs effets indésirables. En effet, comme le montrent les résultats de notre étude, Neame et Hammond, dans une étude transversale sur 344 patients atteints de PR ont trouvé des taux de nécessité à 74,3 % et de peur de 47,4 % avec une différence statistiquement significative (p<0,001).

Il est important de connaître les craintes et les peurs des patients PR envers les csDMARDs. Le BMQ peut être un outil facile pour identifier les patients à risque de mauvaise observance.