Maintien de la rémission dans l’artérite à cellules géantes : comparaison indirecte des agents épargnant la corticothérapie par une revue systématique et une méta-analyse en réseau - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
Pour limiter les effets secondaires induits par la corticothérapie tout en maintenant la rémission chez les patients atteints d’artérite à cellules géantes (ACG), plusieurs médicaments immunosuppresseurs et agents biologiques ont été évalués. Parmi eux, le tocilizumab et le methotrexate ont prouvé leur efficacité et participent à l’arsenal thérapeutique. L’objectif principal de la présente étude est de comparer, dans le cadre d’une méta-analyse en réseau, l’effet thérapeutique des agents épargnant la corticothérapie dans l’ACG, avec une attention particulière envers le tocilizumab et le méthotrexate.
Matériels et méthodes |
Une revue systématique des bases de données MedLine (PubMed) et Clinical Trial a été conduite jusqu’en janvier 2020. Les critères d’inclusion étaient : patients présentant une ACG selon les critères ACR nouvellement diagnostiquée ou en rechute, patients randomisés entre un épargneur de corticothérapie et un placebo, présence d’au moins un des critères de jugement parmi le nombre de rechutes, le nombre de rechutes majeures, le nombre d’effets indésirables graves et le nombre d’infections. La rechute a été définie comme la récurrence d’un symptôme ou la réapparition d’un syndrome inflammatoire biologique nécessitant l’augmentation ou la reprise d’une corticothérapie, et l’amélioration par cette dernière. La durée de la corticothérapie a été dichotomisée : courte (≤6 mois) ou prolongée (>6 mois). Le risque de rechute et la tolérance ont été estimés à l’aide d’une méta-analyse en réseau avec un modèle fréquentiste à effet aléatoire.
Résultats |
Parmi les 96 études examinées, 8 essais randomisés ont été inclus représentant 572 patients. Toutes les études ont comparé la corticothérapie et un agent épargnant la corticothérapie : tocilizumab (k=2), méthotrexate (k=3), infliximab (k=1), étanercept (k=1) et adalimumab (k=1). La prévalence cumulée des rechutes de l’ACG était de 52,6 % (95 % IC 38,1–66,9). Le tocilizumab réduisait de manière significative le risque de rechute par rapport au méthotrexate (RR=0,41, 95CI 0,17–0,97), à une corticothérapie prolongée (RR=0,41, 95CI 0,20–0,83) et à une corticothérapie courte (RR=0,32, 95CI 0,16–0,66). Le risque de rechute n’était pas significativement différent avec le méthotrexate par rapport à une corticothérapie courte (RR=0,79, 95CI 0,48–1,31) et prolongée (RR=0,95, 95CI 0,31–2,89). Le tocilizumab réduisait significativement les rechutes majeures comparées à la corticothérapie courte et prolongée fusionnées (RR=0.08, 95 %CI 0,01–0,66). Il n’y avait pas de différence significative pour les rechutes majeures entre le methotrexate et la corticothérapie. L’adalimumab était associé à des effets indésirables graves moins importants que la corticothérapie prolongée (RR=0,31, 95CI 0,13–0,75). Toutes les autres comparaisons pour les effets indésirables graves n’étaient pas significatives. Le taux d’infection n’était pas différent selon les différents traitements.
Conclusion |
Cette méta-analyse fournit les premières données dans la hiérarchie des agents épargnant la corticothérapie, et suggère que le tocilizumab pourrait être le meilleur traitement pour prévenir la rechute dans l’ACG.
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Vol 41 - N° S
P. A20-A21 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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