Impact du confinement du? au COVID-19 sur la prise en charge et le contro?le de l’artérite à cellules géantes - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
L’artérite à cellules géantes (ACG) est une maladie multifactorielle dont la pathogénie n’est pas encore totalement comprise [1 ]. Malgré tout, il existe une relation dynamique entre prédispositions génétiques et facteurs environnementaux via des modifications épigénétiques ayant un rôle dans le déclenchement et l’évolution de cette pathologie [3 , 2 ]. Le confinement dû à l’épidémie de COVID-19 a créé une situation sans précédent entraînant un stress physique et psychologique important chez de nombreuses personnes. Par ailleurs, la pression médiatique importante quant à l’usage des corticoïdes qui sont souvent prescrits chez les patients atteints d’ACG, était très anxiogène et pouvait modifier l’observance au traitement. Aussi, nous avions décidé d’étudier l’impact du changement de mode de vie et de l’augmentation du stress psychosocial sur l’histoire naturelle des patients atteints d’ACG.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une enquête téléphonique transversale à partir d’un questionnaire standardisé, après un mois de confinement, chez 79 patients atteints d’ACG (n=79) vivant à domicile et suivis au CHU de Dijon depuis janvier 2018.
Résultats |
Les résultats obtenus montrent une majoration importante du stress psychosocial chez 32 % des patients (n=24) et une baisse de l’état général chez 29 % des patients (n=22) ; 50 % des patients (n=39) ont signalé une réduction de leur activité physique, 42 % (n=33) ont augmenté le temps passé devant les écrans numériques et 16 % (n=12) ont déclaré avoir pris 2kg ou plus. Concernant le suivi de l’ACG, 25 % des patients devant avoir un suivi biologique ont annulé leur rendez-vous et seulement un quart des patients devant avoir une consultation l’ont eu en présentiel. En revanche, les patients ont montré une forte adhérence thérapeutique, en particulier aux glucocorticoïdes malgré les messages alarmants diffusés dans divers médias. Cependant, 9,5 % des patients (n=7) ont rapporté des signes suggérant une poussée d’ACG après un mois de confinement alors que 5 d’entre eux étaient toujours traités.
Discussion |
Notre étude suggère fortement que le changement radical du mode de vie (augmentation de l’inactivité) associé à un stress psychosocial important a été responsable d’un taux inhabituel de rechutes. Par ailleurs, si une nouvelle période de confinement s’avérait nécessaire, l’impact d’un mode de vie sédentaire prolongé sur l’autonomie de cette population fragile ne devrait pas être négligée.
Conclusion |
Cette étude met en évidence l’impact négatif du confinement dû au COVID-19 sur la gestion et le contrôle d’une maladie chronique, l’ACG, ainsi que sur le mode de vie d’un échantillon représentatif de patients atteints d’ACG confinés à leur domicile.
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Vol 41 - N° S
P. A17-A18 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.