Manifestations dermatologiques au cours de l’hypothyroïdie : une série tunisienne de 51 patients - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
Les manifestations dermatologiques (MDH) de l’hypothyroïdie sont variées. Elles peuvent présenter une circonstance de découverte de cette maladie très fréquente dans la population tunisienne. Notre objectif était d’étudier le profil épidémiologique et clinique des MDH et d’évaluer l’effet de l’équilibre thérapeutique sur leur fréquence.
Patients et méthodes |
Étude transversale bicentrique sur une durée de 6 mois, durant laquelle des patients suivis pour une hypothyroïdie ont été examinés à la recherche des MDH.
Résultats |
Nous avons inclus 51 patients suivis pour hypothyroïdie. L’âge moyen était de 49 ans. La prédominance féminine était nette (sex-ratio=7,5/1). Les manifestations cutanées les plus fréquentes étaient le myxœdème généralisé (71 %), la caroténodermie (53 %), la xérose cutanée (51 %), la kératose palmoplantaire (41 %), le mélasma (29 %) et le prurit (27 %). Vingt-sept patients avaient au moins une anomalie pilaire liée à l’hypothyroïdie. Il s’agissait d’une alopécie du cuir chevelu (11 %), du signe de la queue des sourcils (22 %), d’une dépilation axillaire (10 %) et d’une dépilation pubienne (4 %). Vingt-trois patients avaient au moins une anomalie unguéale liée à l’hypothyroïdie. Il s’agissait de stries longitudinales (30 %), d’ongles cassants (16 %) et de stries transversales (6 %).
L’analyse statistique a montré que les patients dont l’hypothyroïdie était équilibrée avaient significativement plus de mélasma que ceux dont l’hypothyroïdie n’était pas équilibrée (p=0,043). Pour les autres manifestations dermatologiques, aucune différence significative n’a été notée entre ces deux groupes.
Discussion |
Notre étude tient sa particularité du fait qu’elle soit l’une des rares études de la littérature où un examen dermatologique complet a été réalisé chez des malades afin de rechercher des MDH. L’effet de l’équilibre thérapeutique sur leur fréquence n’a pas été étudié auparavant. Ces différentes manifestations varient en fonction de la sévérité et de la durée d’évolution de la maladie. Elles sont dues au ralentissement général du métabolisme avec une diminution des sécrétions sébacée et sudorale (prurit, xérose et kératose palmoplantaire), une accumulation des substances non catabolisées dans la couche cornée et le derme (caroténodermie et myxœdème généralisé), et un ralentissement de la croissance des phanéres. Ce travail a démontré, de plus, que l’équilibre de l’hypothyroïdie ne semble pas affecter ces signes. Pour le mélasma, une prévalence plus élevée chez les malades dont l’hypothyroïdie est équilibrée pourrait être expliquée par le rôle du traitement substitutif dans l’induction de ce trouble pigmentaire.
Conclusion |
Les MDH sont fréquentes mais peu spécifiques. L’équilibre de la maladie ne semble pas avoir un impact sur la plupart de ces signes.
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Vol 41 - N° S
P. A112-A113 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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