Évaluation du bénéfice pour les internes de phase socle du Co-DES de médecine interne et immunologie clinique, maladies infectieuses et tropicales, et allergologie, d’une séance de simulation sur le vécu de leurs premières gardes - 19/12/20
Résumé |
Introduction |
L’internat, et en particulier son début, associé aux premières gardes, est une période source de stress et d’anxiété importante. La simulation en santé est un outil pédagogique reconnu comme efficace pour l’amélioration des compétences techniques mais également non techniques dans de nombreux domaines. Cependant, elle est encore peu utilisée dans le co- Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de Médecine Interne Immunologie Clinique, Maladies Infectieuses et Tropicales, et Allergologie (MIIC-MIT-A). Son utilisation a par ailleurs montré un bénéfice sur le stress, l’anxiété et le sentiment d’auto-efficacité chez les étudiants infirmiers. L’objectif de cette étude était d’évaluer le bénéfice d’une séance de simulation immersive sur le vécu des premières gardes des internes du co-DES de MIIC-MIT-A.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective, contrôlée, multicentrique, dans laquelle deux groupes d’internes ont été constitués. Le groupe simulation comprenait les internes qui ont bénéficié de la séance de simulation immersive pour la préparation aux premières gardes lors du premier semestre d’internat, comportant 4 scénarios mettant en jeu des situations critiques (choc hypovolémique sur hémorragie digestive, détresse respiratoire aigue avec arrêt cardiorespiratoire, choc septique sur pyélonéphrite obstructive, choc anaphylactique). Il était constitué des internes des DES de MIIC-MIT-A de Montpellier, Bordeaux et Nice, qui ont passé les Epreuves Classantes Nationales Informatisées (ECNi) en 2019. Le groupe contrôle, qui n’a pas bénéficié des séances de simulation, était constitué des internes du même co-DES de Montpellier et Nice, qui ont passé les ECNi en 2018.
L’objectif principal était d’explorer l’impact de la séance de simulation immersive réalisée au premier semestre d’internat, sur le stress, l’anxiété, et le sentiment d’auto efficacité lors des premières gardes, évalués au second semestre. Les objectifs secondaires étaient la comparaison du stress et de la confiance en soi auto estimés entre le début et la fin de la séance, et leur association avec le stress, l’anxiété, et l’auto-efficacité au second semestre. Le niveau de stress et de confiance en soi étaient évalués par autoquestionnaire anonymisé en début et fin de séance (échelles de Likert de 0 à 5). Au cours du second semestre, les niveaux de stress, d’anxiété et de sentiment d’auto-efficacité ont été évalués dans les deux groupes d’internes, à l’aide d’échelles validées : Perceived Stress Scale (PSS), Generalized Anxiety Disorder -7 (GAD-7) scale et General Self-efficacy Scale (GSES). Nous avons enfin évalué la satisfaction des apprenants et leur avis concernant la pertinence de cet outil dans leur formation dans le cadre du co-DES de MIIC-MIT-A.
Résultats |
Les groupes simulation et contrôle comprenaient respectivement 19 et 9 internes. Au second semestre, les scores PSS, GSES et GAD-7 étaient de 20.71±8,15 et 22,44±5,68 (p=0,40) ; 26,88±6,30 et 27,11±3,95 (p=0,87) ; 6,94±5,25 et 8,89±4,78 (p=0,22) dans les groupes simulation et contrôle, respectivement. A noter qu’en utilisant le seuil de 8 pour le GAD-7, à partir duquel on considère que l’interrogé est anxieux, on retrouve 35,3 % d’internes anxieux dans le groupe simulation contre 55,6 % dans le groupe contrôle (p=0,32). Dans le groupe simulation, le niveau de confiance en soi s’est significativement amélioré après la séance (1,82/5 avant versus 2,29/5 après, p=0,05). De manière intéressante, cette amélioration de la confiance en soi est significativement corrélée au niveau d’anxiété (GAD-7 ; p=0,014) et de stress (PSS ; p=0,05) au second semestre, et tendait à l’être avec le GSES (p=0,09). Le niveau de satisfaction des internes concernant la séance était excellent, ainsi que leur volonté d’intégration de la simulation dans le co-DES (4,8/5±0,5).
Conclusion |
Notre étude a mis en évidence une amélioration significative de la confiance en soi entre avant et après la séance de simulation. Les internes qui tirent un bénéfice immédiat de la séance de simulation, avec une amélioration de leur confiance en eux, voient leur niveau de stress et d’anxiété diminuer à moyen terme au second semestre. À notre connaissance, il s’agit de la première étude contrôlée montrant l’intérêt de la simulation immersive sur le vécu du début d’internat et des premières gardes en MIIC-MIT-A. La simulation semble être une méthode d’intérêt pour l’amélioration des compétences et du vécu des internes dans le co-DES de MIIC-MIT-A.
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Vol 41 - N° S
P. A1-A2 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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