Depuis 2013, les facultés doivent délivrer aux étudiants un certificat de compétence clinique (CCC) après une épreuve de mise en situation pratique pour valider leur deuxième cycle des études médicales. Nous évaluons l’association entre la performance au CCC et le rang obtenu quelques mois plus tard par nos étudiants aux Épreuves Classantes Nationales informatisées (ECNi).

Dans notre faculté de médecine, le CCC a deux composantes : une évaluation standardisée des compétences en sémiologie clinique au lit du malade ; une évaluation standardisée des compétences relationnelles et communicationnelles avec deux jeux de rôles à partir de vignettes cliniques. Les étudiants passent en outre une épreuve théorique dont les modalités sont proches des ECNi, en format réduit. Nous avons analysé la concordance entre les rangs des étudiants de 3 promotions successives aux épreuves facultaires pratiques et théoriques et aux ECNi en calculant les coefficients de corrélation intraclasse (CCI) correspondants (Fig. 1).

Le rang aux ECNi au sein des promotions 2017, 2018 et 2019 (1069 étudiants) est fortement associé avec le rang à l’épreuve facultaire théorique (CCI 0,84, IC95 % 0,82–0,86) et faiblement associé avec l’épreuve facultaire clinique (CCI 0,09, IC95 % 0,03–0,15). Le rang à l’épreuve facultaire théorique explique 71 % de la variabilité du rang aux ECNi et le rang à l’épreuve clinique moins de 1 %.

L’association forte entre le rang à l’épreuve facultaire théorique et aux ECNi démontre la reproductibilité de la réussite à ce type d’épreuve. L’absence d’association entre le rang à l’épreuve facultaire clinique et aux ECNi pourrait être expliquée par une réelle indépendance entre les compétences évaluées par ces deux épreuves ou par une motivation différente des étudiants à acquérir ces compétences. En effet, la maîtrise des compétences cliniques n’est pas valorisée aux ECNi contrairement à celle des connaissances théoriques.

Le rang de classement aux ECNi est actuellement indépendant des compétences cliniques évaluées par une épreuve facultaire spécifique. Incorporer une évaluation clinique dans le classement national des étudiants valorisera les compétences cliniques, indispensables à la performance professionnelle, et motivera les étudiants à investir des efforts dans leur acquisition durant le deuxième cycle des études médicales.