Les fractures du col de l'astragale sont grevées d'un taux élevé de complications. Le nombre de ces dernières, notamment l'ostéonécrose avasculaire et l'arthrose post-traumatique, peut être réduit par une prise en charge adéquate.

Nous avons revu afin de juger du résultat à long terme une série de 40 fractures du col de l'astragale traitées dans notre service de 1979 à 1995. Le recul moyen est de 9 ans. D'après la classification de Hawkins, nous avons traité 10 fractures de type I (7 de manière orthopédique et 3 de manière chirurgicale), 17 fractures de type II (3 de manière orthopédique et 14 de manière chirurgicale), 11 fractures de type III (1 de manière orthopédique et 10 de manière chirurgicale) et 2 fractures de type IV traitées de manière chirurgicale. On note deux patients avec des fractures bilatérales et 7 fractures ouvertes. Lors d'une réduction ouverte et ostéosynthèse, l'abord le plus utilisé a été un abord antéro-interne, 18 cas sur 29, toutes fractures confondues et 1 patient seulement a nécessité une double approche pour une fracture de type III. Le moyen de fixation le plus fréquent a été les vis spongieuses, 17 fois sur 29 dont 3 fois avec des vis canulées, 9 fois des vis corticales, 2 fois des broches de Kirschner et une fois des agrafes.

Selon la classification de l'AOFAS, le score fonctionnel moyen à la révision était de 94,4 sur 100 pour les types I, de 78,5 pour les types II, de 69,5 pour les types III et 57,5 pour les types IV. A terme 68 % des cas présentaient des signes d'arthrose, symptomatique 9 fois sur 10.

Un traitement conservateur pour les fractures de type I est souhaitable et les autres types doivent bénéficier d'une réduction ouverte avec ostéosynthèse. L'apparition d'une arthrose ultérieure est corrélée avec le type de la fracture et influence clairement le score fonctionnel.

Nous ne déplorons que 2 cas d'ostéonécrose à long terme ayant nécessité une arthrodèse ultérieure. Ce chiffre faible est peut-être lié au fait que la plupart des patients ont dû respecter une décharge du membre inférieur de plusieurs mois.

Complication rate is high after talar neck fractures. Avascular osteonecrosis and post-traumatic joint degeneration could be avoided by proper management. We analyzed long-term outcome in a series of 40 talar neck fractures treated in our unit from 1979 to 1995.

Mean follow-up was 9 years. Orthopedic and surgical management by Hawkins classification group was, respectively, type I = 10 (7 and 3), type II = 17 (3 and 14), type III = 11 (1 and 10) and type IV = 2 (both surgery). Two patients had bilateral fractures and 7 fractures were open. Among the 29 fractures treated surgically, the anteromedial approach was used for open reduction and fixation for 18. A dual approach was needed for 1 patient with a type III fracture. Fixation was achieved with cancelous screws for 17/29 fractures including 3 fluted screw fixations, cortical screws for 9, K-wires for 2 and staples for 1.

According to the AOFAS classification, mean function score at last follow-up was 94.4/100 for type I, 78.5 for type II, 69.5 for type III, and 57.5 for type IV. Signs of osteoarthritis were observed in 68% of the cases with clinical expression in 9 out of 10 cases.

The results show that conservative treatment is indicated for type I fractures while open reduction and fixation should be used for types II, III, and IV. Subsequent joint degeneration was correlated with the type of fracture and clearly influenced functional outcome. In our long-term follow-up, we only had two cases of osteonecrosis which finally necessitated arthrodesis. This low rate would be related to the fact that most of the patients were able to avoid weight bearing for several months.