La reconstruction du ligament croisé antérieur par le tendon rotulien est la méthode la plus utilisée pour le traitement des laxités chroniques antérieures du genou. Les auteurs présentent une série de 86 cas afin d'analyser les résultats et de déterminer des facteurs pronostiques.

Quatre vingt trois patients (86 genoux) opérés entre 1991 et 1993 d'une greffe isolée du LCA au tiers moyen libre du tendon rotulien réalisée sous arthroscopie avec deux voies d'abord avaient été revus en 1996 avec un recul moyen de 21 mois. Parmi eux, 51 patients (52 genoux) ont été revus à 6 ans de recul et 24 autres (25 genoux) ont donné des informations par téléphone, 8 patients (9 genoux) ont été perdus de vue. Il s'agit d'une série homogène (les patients ont été opérés par le même opérateur et selon la même technique). Les résultats ont été évalués selon les critères de l'IKDC avec des radiographies en appui monopodal et en Lachman actif.

88,5 % des patients étaient satisfaits ou très satisfaits. La laxité résiduelle différentielle en Lachman actif était inférieure à 2 mm dans 43 % des cas, comprise entre 3 et 5 mm dans 38,5 % des cas, comprise entre 6 et 10 mm dans 17 % des cas et supérieure à 10 mm dans 2,5 % des cas. 75 % ont obtenu un résultat objectif coté « A » (25 %) ou « B » (50 %), soit autant que la dernière révision, 21 % étaient cotés « C » (douleurs résiduelles, préarthrose, laxité résiduelle) et 4 % cotés « D ». Il y a eu 5 échecs de la greffe et une rupture du greffon à 3 ans au cours d'une nouvelle entorse. Quarante deux patients ont repris la même activité sportive et 9 des 12 sportifs de compétition ont repris le même sport au même niveau. L'utilisation de l'arthroscopie a permis un positionnement jugé bon ou très bon dans 88 % des cas, ce qui conditionne le résultat final (IKDC).

Une corrélation a été établie entre l'état méniscal et la laxité résiduelle.

Cette technique apparaît fiable. Cependant, les échecs font discuter ses indications selon le type de laxité et l'état du ménisque : dans les laxités antérieures isolées, la greffe seule au tiers moyen du tendon rotulien donne régulièrement de bons résultats. Dans les laxités antérieures évoluées, un geste complémentaire tel qu'une ténodèse latérale est à envisager.

We report a retrospective series of 83 patients (86 knees) who underwent reconstruction surgery for chronic anterior knee laxity. The purpose of this study was to analyze mid-term results and assess prognosis factors.

All patients underwent artrhoscopic reconstruction of the anterior cruciate ligament using a central one-third patellar tendon graft. Full follow-up data were available for 51 patients (52 knees) and partial data for 24 others (25 knees). Eight patients (9 knees) were lost to follow-up. The IKDC criteria were used to analyze outcome at a mean 6 years post-surgery.

Graft failure was observed in 5 knees and a graft tears after a new sprain was seen at 3 years. The patients were satisfied or very satisfied in 88.5% of the cases. The Trillat-Lachman test revealed a persistent dampened brake in 5 knees and a frank click in 4 (7.7%). Complete movement was recovered in all knees excepting 2 exhibiting persistent flexion. Residual laxity (active Lachman test) was 5 mm in 81.5% of the cases, between 6 and 10 mm in 17%, and greater than 10 mm in only 1 case (2.5%). IKDC scores were A = 25%, B = 50%, C = 21% and D = 4%. Forty-two patients (61%) returned to their sports activities and 9 of the 12 high-level athletes resumed competition at the same level as preoperatively. Arthroscopy enabled a well- or very well-positioned femoral tunnel in 88% of the cases, conditioning final IKDC outcome (p < 0.02). There was a correlation between the meniscal status and residual laxity.

This study demonstrated a high proportion (21%) of patients with an incomplete repair (21% IKDC class C) with a residual laxity greater than 5 mm and a late hard brake. Simple patellar tendon graft provided insufficient repair of the anterior cruciate ligament. The subjective outcome was better than the objective outcome since 88.5% of the patients were satisfied or very satisfied (patients seen at last follow-up or contacted by telephone). Good objective outcome was correlated with good femoral position of the transplant and preservation of the meniscus. Failures were explained by poor position of the transplant, long-standing laxity, and renewal of sports activities too early.

Arthroscopic repair of the anterior cruciate ligament is a reliable procedure, but as failures are observed, indications should take into consideration the type of laxity and the status of the meniscus. For unique anterior laxity, the central one-third patellar tendon graft gives good results. For advanced anterior laxity, augmentation with an extra-articular lateral tenodesis would be necessary.