Séquençage par NGS (next-generation sequencing) dans les maladies auto-inflammatoires associées à la stomatite aphteuse récidivante - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
La stomatite aphteuse récidivante (SAR) peut être la première manifestation des maladies auto-inflammatoires (MAI) surtout en présence d’autres symptômes accompagnateurs tels la fièvre ou des adénopathies. Les MAI sont caractérisées par une réponse inflammatoire inadaptée le plus souvent secondaire à des mutations à hérédité monogénique des protéines de l’inflammasome. Les maladies les mieux connues associées à la SAR sont : la maladie de Behçet (MB), le syndrome TRAPS (fièvre intermittente liée au récepteur de type 1A du tumor necrosis factor), l’haplo-insuffisance de la protéine A20 (HA20), le déficit en mévalonate kinase (MKD), le déficit en adénosine déaminase 2 (DADA2) et le syndrome PFAPA (fièvre périodique-stomatite aphteuse-pharyngite–adénopathie). L’avènement des techniques de séquençage de nouvelle génération (NGS) a permis la découverte de nombreux gènes impliqués dans les MAI. L’objectif de cette étude était d’évaluer les performances du NGS dans le diagnostic de patients ayant une suspicion de MAI monogénique associée ou non à une SAR.
Patients et méthodes |
Patients enfants et adultes suivis dans différents centres Français pour une suspicion de MAI monogénique ayant bénéficié d’un NGS entre 2014 et 2019 au département de génétique médicale, centre de référence, au CHU de Montpellier.
Résultats |
Les données de 356 patients ont été analysées (54 % femmes, âge médian 16 ans, SAR chez 112 patients (32 %)). Des variants génétiques permettant de retenir un diagnostic ont été identifiés chez 50/356 (14 %) des patients. Les gènes impliqués étaient : MEFV (n=12), MVK (n=6), NLRP3 (n=5), TNFRSF1A (n=4), ADA2 (n=4), NLRC4 (n=3), NOD2 (n=3), SLC29A3 (n=2), TMEM173 (n=2), TNFAIP3 (n=2). Les diagnostics retenus après analyse génétique étaient : MKD (n=6), fièvre méditerranéenne famiale (FMF) (n=6), TRAPS (n=5), CINCA (n=4), DADA2 (n=4), syndrome de Blau (n=3), MAI associée au NLRC4 (n=3), HA20 (n=2), syndrome H (n=2), syndrome PAAND (pyrin-associated autoinflammation with neutrophilic dermatosis) (n=2), syndrome SAVI (STING-associatedvasculopathy with onset in infancy) (n=2), autres (n=8). Des variants génétiques conduisant à un diagnostic de MAI ont été identifiés chez 11/112 (10 %) des patients avec une SAR. Les gènes impliqués étaient : MEFV (n=3), MVK (n=3), TNFRSF1A (n=2), ADA2 (n=1), NLRP3 (n=1), TRNT1 (n=1). Les diagnostics retenus chez ces patients étaient : TRAPS (n=3), MKD (n=3), PAAND (n=2), DADA2 (n=2), CINCA (n=1) et syndrome SIFD (syndrome of congenital sideroblastic anemia, B-cell immunodeficiency, periodic fevers, and developmental delay). Aucun diagnostic de HA20 n’a été retenu. En comparant les patients avec (n=244) et sans (n=112) une SAR, les derniers présentaient moins souvent une péricardite (6 % vs 15 %, p=0,02), plus souvent une diarrhée (41 % vs 22,5 %, p=0,0003), une uvéite (11,5 % vs 5,5 %, p=0,03) et une méningite (11 % vs 4 %, p=0,016). Il n’y avait pas de différence concernant l’âge, le sexe ou la consanguinité. La présence d’une SAR n’était pas associée à une meilleure performance diagnostique du NGS avec 39/244 (16 %) et 11/112 (10 %) (p=0,16) diagnostics chez les patients avec ou sans SAR, respectivement.
Conclusion |
Nos résultats semblent montrer un rendement diagnostique modeste du NGS en cas de suspicion de MAI monogénique. La présence d’une SAR ne semble pas augmenter les performances diagnostiques de l’analyse génétique.
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Vol 87 - N° S1
P. A97 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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