Évaluation de l’effet de l’acupuncture sur la douleur chronique - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
La douleur chronique constitue un problème majeur de santé publique comme en témoigne les dépenses en matière de soins et de médicaments. La complexité des mécanismes neurophysioloques de la douleur exige une approche pluridisciplinaire d’autant plus que ces mécanismes peuvent coexister chez un même malade. Dans ce contexte, l’acupuncture est une thérapeutique alternative pour traiter les douleurs chroniques. L’objectif de ce travail était de comparer l’effet de l’acupuncture en fonction du type de la douleur chronique.
Patients et méthodes |
Étude prospective portant sur des patients colligés au centre d’acupuncture du service de rhumatologie de l’EPS Mongi Slim. Ont été inclus tous les sujets souffrant de douleur chronique depuis plus de 6 mois avec une EVA (échelle visuelle analogique) initiale supérieure ou égale à 5 et participant à une cure complète d’acupuncture (10 séances). Tous les patients ont répondu à un questionnaire comportant les caractéristiques de la douleur (nociceptive ou neuropathique) ainsi que les traitements antalgiques reçus. L’effet de l’acupuncture sur la douleur a été évalué par l’EVA douleur, l’indice global d’amélioration (IGA) défini par le rapport de la différence entre l’EVA initiale et l’EVA finale et l’EVA initiale ainsi que les modifications thérapeutiques le long de la cure. Le succès du traitement était défini par une diminution de l’EVA supérieure ou égale à 50 % de la valeur initiale et un IGA>0,5. Les patients ont été réparti en deux groupes : le groupe 1 présentant des douleurs par excès de nociception et groupe le 2 souffrant de douleurs neuropathiques. Nous avons comparé l’effet de l’acupuncture entre les deux groupes. Le seuil de signification a été fixé pour un p<0,05.
Résultats |
L’étude a porté sur 32 patients avec une prédominance féminine (sex ratio=0,23). L’âge moyen était de 53,56 ans±11,8. Les motifs de demande de soins d’acupuncture étaient principalement représentés par les pathologies ostéoarticulaires (46,9 %) et neurologiques (46,9 %). La durée d’évolution de la douleur était de 22 mois [6-180]. Soixante-huit pour cent des patients n’avaient jamais eu de cure d’acupuncture auparavant. Dans la majorité des cas (93,8 %), la douleur chronique éprouvée était associée à une limitation des activités quotidiennes. La moitié des patients avaient une douleur par excès de nociception, l’autre moitié présentait des douleurs neurogènes. L’EVA moyenne avait baissé de 8,47±1,41 à l’inclusion à 3,44±2,71 à la fin de la 10e séance (p<0,001). L’IGA moyen était de 0,62±0,33. En comparant les deux groupes, l’EVA moyenne avait diminué de 8,5±1,63 à l’inclusion à 3,19±2,56 chez le groupe 1 et de 8,44±1,21 à 3,69±2,91 chez le groupe 2, mais sans différence entre les deux groupes (p=0,68). De même, il n’y avait de différence entre le groupe 1 et le groupe 2 concernant l’IGA (0,66 vs 0,58, p=0,48). L’arrêt de la prise d’antalgiques a été retrouvée dans 56,25 % dans le groupe 1 et 50 % dans le groupe 2 (p=0,074). Une réduction de la prise du traitement antalgique a été notée dans 37,5 % dans le groupe 1 et 18,75 % des cas dans le groupe 2 (p=0,252). De même, le changement d’un palier II à un palier I était similaire entre les deux groupes (6,25 % vs 31,25 %, p=0,733).
Conclusion |
Notre travail a montré que l’acupuncture améliorait significativement la douleur chronique avec un effet similaire sur la douleur neuropathique et celle par excès de nociception. Ceci nous incite à intégrer davantage cette thérapie dans la prise en charge des douleurs chroniques persistantes.
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Vol 87 - N° S1
P. A88 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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