Atteintes des articulations temporo-mandibulaires dans l’arthrite juvénile idiopathique : étude des pratiques et revue de la littérature - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
L’atteinte de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) peut survenir au cours de l’arthrite idiopathique juvénile (AJI), et avoir un retentissement fonctionnel et esthétique majeur. La prise en charge de l’atteinte de l’ATM, n’a pas encore fait l’objet d’un consensus. Nous souhaitons évaluer les pratiques des rhumatologues pédiatres français concernant la prise en charge et le dépistage de l’atteinte de l’ATM chez des patients suivis pour une AJI.
Matériels et méthodes |
Un questionnaire a été transmis, en juillet et août 2019, aux 272 rhumatologues pédiatres francophones anciennement ou actuellement adhérents à la Société francophone de Rhumatologie et de Médecine Interne pédiatrique (SOFREMIP).
Résultats |
Au total, 27 professionnels de santé adhérents à la SOFREMIP ont répondu au questionnaire. Parmi eux, 44,4 % suivaient plus de 100 patients pour une AJI. L’atteinte des ATM était estimée inférieure à 20 % par 77,8 % d’entre eux. Aucun professionnel de santé n’avait pour habitude de réaliser une imagerie systématique des ATM. Si besoin, 92,6 % effectuaient une IRM. En cas d’une atteinte unilatérale de l’ATM isolée, 55,6 % de praticiens interrogés majoraient le traitement de fond de l’AJI, contre 74,1 % en cas d’atteinte bilatérale, et 33,3 % réalisaient une infiltration intra-articulaire (IIA) de corticoïdes, contre 25,9 % en cas d’atteinte bilatérale. L’évaluation de l’efficacité thérapeutique était uniquement clinique pour 65,4 % des praticiens, mais 34,6 % d’entre eux réalisaient systématiquement une IRM de réévaluation. Néanmoins, en cas de signes cliniques persistants, 92,3 % des praticiens réalisaient une IRM. Lorsque l’atteinte de l’ATM avait entraîné une majoration du traitement de fond, 69,2 % des praticiens avaient comme usage de débuter la décroissance du traitement, 1 an après obtention de la rémission clinique et/ou après la disparition de tous les signes inflammatoires sur l’imagerie. L’IIA de corticoïdes était considérée comme le traitement de première intention dans la prise en charge d’une arthrite isolée de l’ATM par 20 % des praticiens mais 16 % ne retenaient aucune indication à celle-ci.
Discussion |
Les pratiques des rhumatologues pédiatres français semblent inhomogènes pour la prise en charge d’une atteinte des ATM au cours de l’AJI. Ce questionnaire attire l’attention sur la nécessité d’un dépistage précoce et d’un traitement adapté de l’atteinte de l’ATM. La prévalence de l’atteinte des ATM, rapportée par les professionnels de santé interrogés, était plus faible par rapport aux données de la littérature. Sur le plan diagnostic, l’IRM est l’examen de référence pour le diagnostic d’atteinte inflammatoire de l’ATM mais l’essor de l’échographie permettra, possiblement, un suivi et un dépistage précoce dans le futur. Malgré des pratiques de prescription répandues, il existe peu de données disponibles sur l’efficacité des DMARDs sur l’atteinte de l’ATM et la place de l’infiltration IIA de corticoïdes reste débattue.
Conclusion |
La prise en charge d’une atteinte de l’articulation temporo-mandibulaire est complexe, relevant d’une prise en charge multidisciplinaire. La diversité des pratiques françaises observée dans ce questionnaire met en avant la nécessité de recommandations nationales ou internationales concernant la prise en charge de l’atteinte de l’ATM dans l’AJI.
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Vol 87 - N° S1
P. A81-A82 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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