Traitement par aponévrotomie percutanée à l’aiguille de la maladie de Dupuytren - résultats, récidives et handicap : étude prospective à 2 ans - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La maladie de Dupuytren (MDD) est une maladie fréquente en France pour laquelle il n’y a pas de traitement étiologique. Deux traitements principaux de la MDD existent : la chirurgie à ciel ouvert et l’aponévrotomie percutanée à l’aiguille (APA). L’objectif principal de cette étude était d’analyser le taux de réussite primaire et le taux de récidive à 5 ans suite au traitement par APA. Nous avons analysé les résultats préliminaires à 2 ans. Les objectifs secondaires étaient d’analyser le handicap, la gêne au travail et le nombre de jours d’arrêt de travail induit par l’APA et par la maladie.
Matériels et méthodes |
Étude prospective, monocentrique. Nous avons inclus 107 patients (176 doigts). À 2 ans, nous avons revu 68 patients (108 doigts et 159 articulations). Les angles de flessum étaient mesurés avant et après le traitement (immédiat et à 2 ans). Les patients répondaient au questionnaire de l’Unité Rhumatologique des Affections de la Main (URAM) et au module professionnel du questionnaire Disability of Arm-Shoulder-Hand (DASH) avant et après le traitement à 2 ans. Le nombre de jours d’arrêt de travail avant et après traitement et les facteurs de risque de MDD étaient également étudiés.
Résultats |
La population incluait une grande majorité d’hommes (74,8 %), avec un âge moyen de 66,8 ans (±8,3). La moitié avait des antécédents familiaux de MDD. Sur les 159 articulations étudiées, le taux de réussite du traitement par APA (amélioration relative du flessum >50 %) était de 87,0 % toutes articulations confondues, 95,3 % si l’on prend seulement les articulations metacarpophalangiennes (MCP) et 72,7 % si l’on prend seulement les articulations interphalangiennes proximales (IPP). Le taux de récidive (perte du gain>20 %) était à 2 ans de 29,8 % pour la totalité des articulations, 20,0 % pour les MCP et 20,3 % pour les IPP. L’analyse des questionnaires URAM et DASH a montré que la gêne fonctionnelle et la gêne au travail dues à la maladie ne sont pas majeures et s’améliorent avec le traitement par APA. Le nombre d’arrêts de travail suite au traitement par APA est très faible (3 patients) et les travailleurs non manuels ont pu retourner travailler dès le lendemain de l’APA. Sur l’ensemble des facteurs de risque étudiés, seul l’alcool était un facteur de risque de récidive de la MDD statistiquement significatif. Les effets secondaires étaient mineurs, peu nombreux et tous résolutifs à court terme (douleur, paresthésies, hématome). Il n’y a eu ni phlegmon ni rupture tendineuse.
Conclusion |
Le traitement par APA obtient un taux de réussite important surtout pour les MCP avec un taux de récidive peu élevé et un taux d’effets secondaires très faible. Ces résultats sont très proches des séries chirurgicales qui ont des suites post opératoires plus fréquentes, potentiellement handicapantes et des coûts directs et indirects supérieurs (notamment en terme de jours d’arrêt de travail). De plus, la gêne fonctionnelle et la gêne au travail liées à la maladie ne sont pas majeures et s’améliorent avec l’APA. Nous proposons donc de traiter tout patient souffrant de MDD en première intention par APA.
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Vol 87 - N° S1
P. A78 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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