Étude de l’association entre les caractéristiques initiales du patient et la réponse au Plasma Riche en Plaquettes (PRP) dans la gonarthrose - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
L’European League Against Rheumatism et l’Osteoarthritis Research Society International recommandent d’associer des moyens non pharmacologiques et pharmacologiques dans la prise en charge de la gonarthrose. Des nouvelles thérapeutiques ont vu le jour comme les injections de Plasma Riche en Plaquettes (PRP). De nombreuses études ont montré l’efficacité de ce traitement, et même sa supériorité versus Acide Hyaluronique. L’objectif de ce travail était de déterminer les éléments associés à une bonne ou mauvaise réponse aux injections de PRP dans la gonarthrose.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude monocentrique, rétrospective, incluant les patients d’une filière gonarthrose d’un centre hospitalo-universitaire. Le PRP était de type pauvre en leucocytes, obtenu par un système de mono-centrifugation, et était injecté deux fois à un mois d’intervalle. Les patients étaient classés en bon répondeurs s’ils obtenaient une augmentation cliniquement pertinente du WOMAC total à 4 mois (M4), soit une amélioration de 7 points ou 14 %. Une analyse univariée était ensuite réalisée pour comparer les deux groupes. La variation de l’EVA douleur, la satisfaction et la tolérance étaient également étudiées.
Résultats |
64 patients, pour 66 genoux traités ont été inclus. L’âge moyen était de 61,3±10,2 ans, l’IMC de 30,5±6,1. On retrouvait 30,3 % d’arthrose fémoro patellaire, la répartition selon les stades Kellgren et Lawrence 1, 2, 3, 4 était respectivement 10,6 %, 22,7 %, 47,0 % et 19,7 %. Une minorité de patients étaient naïfs de viscosupplémentation (29,0 %). La grande majorité des patients étaient classés bon répondeurs (n=55), contre 11 non répondeurs. Le WOMAC total était de 51,3±16,0 à M0, 44,9±21,6 à M1, 25,7±18,0 à M4 et 27,1±19,3 à M7, avec une amélioration significative aux 3 temps de réévaluation versus baseline (p<0,0001). L’EVA était de 63,9±17,9, 49,8±24,0, 45,6±23,3 et 45,5±25,8 à respectivement M0, M1, M4 et M7 (p<0,0001 aux 3 temps versus baseline). Concernant la satisfaction du traitement, 71 % des patients jugent le traitement efficace ou très efficace à M4. Aucune variable n’a atteint le seuil de significativité en analyse univariée entre les groupes bon répondeurs et mauvais répondeurs. En revanche, les patients avec une durée d’évolution ancienne (>24 mois) avaient une EVA douleur à M4 significativement plus élevée que les formes récentes (50,3±22,6 contre 38,0±22,9, p=0,039). La tolérance était bonne, on constatait cependant une augmentation des épanchements articulaires entre les 2 injections (57,1 % contre 21,2 %, p<0,0001), sans augmentation significative de l’EVA p=0,30).
Discussion |
Peu d’études se sont intéressées aux facteurs associés à une bonne réponse aux injections de PRP dans la gonarthrose. Les éléments les plus étudiés dans la littérature sont l’âge, la sévérité radiographique et le surpoids, mais ces résultats sont issus de critères secondaires et sur de petits effectifs.
Conclusion |
Le traitement par PRP dans la gonarthrose apparaissait donc comme efficace et bien toléré, et cette réponse n’est associée à aucun facteur clinique ou paraclinique. En accord avec les recommandations d’un groupe d’expert français, ce traitement devrait être proposé en cas d’échec du traitement médicamenteux et rééducatif, au même niveau que les injections d’acide hyaluronique.
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Vol 87 - N° S1
P. A54 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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