Le handicap fonctionnel associé à l’arthrose digitale est important dans une cohorte de femmes ménopausées : l’étude QUALYOR - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
L’arthrose touche plus de 300 millions d’individus dans le monde. L’arthrose digitale est la forme la plus fréquente, mais la prévalence est mal connue en raison de variations dans les définitions utilisées et les populations étudiées. Quelques études ont suggéré que le handicap fonctionnel associé à l’arthrose digitale pourrait être similaire à celui de la PR. La prévalence de l’arthrose étant supérieure à celle de la PR, l’impact à l’échelle sociétale est nettement plus important. Le but de cette étude était de mesurer la prévalence de l’arthrose digitale, les facteurs qui y sont associés et d’évaluer le handicap qui en résulte dans une cohorte de femmes ménopausées, l’étude QUALYOR (Qualité Osseuse Lyon Orléans).
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé des radiographies des mains (BMA®, D3A Medical Imaging), un examen clinique évaluant la douleur, la présence de nodosité, de déformation, la force de préhension, et les questionnaires de Cochin et AUSCAN, ainsi qu’une ostéodensitométrie (DXA Hologic Discovery A). À la visite d’inclusion initiale, avaient été réalisés des mesures de microarchitecture osseuse en HRpQCT (XtremeCT, Scanco Medical) ainsi qu’une prise de sang pour mesurer les marqueurs de remodelage osseux (CTX, PINP). L’arthrose digitale radiographique (RHOA) a été définie par la présence d’au moins 2 articulations sur 30 cotées grade 2 ou plus selon la classification de Kellgren et Lawrence. L’arthrose symptomatique a été définie selon les critères ACR d’arthrose digitale. Les patients symptomatiques modérés à sévères correspondent aux patientes présentant les critères ACR d’arthrose digitale associé à un score AUSCAN>43/100 (seuil précédemment identifié comme étant le niveau de non acceptabilité du handicap associé à l’arthrose digitale) [1 ]. Des tests de Student ont été utilisés pour comparer les variables continues, des tests de corrélation de Spearman ont été réalisés afin d’étudier l’association des différents paramètres avec l’arthrose digitale et une analyse multivariée par régression logistique incluant l’âge et le poids a été effectuée.
Résultats |
Nous avons inclus 1189 patientes, âgées d’au moins 55 ans. L’âge moyen était de 71,7 ans. La reproductibilité inter-observateur de la lecture radiographique était bonne (ICC=0,86) et la reproductibilité intra-observateur excellente (ICC=0,97). Sur les 1189 patientes, 815 (soit 68,5 %) répondaient aux critères d’arthrose digitale radiographique. Les patientes avec arthrose radiographique étaient significativement plus âgées que celles ne présentant pas d’arthrose digitale radiographique. Aucune différence significative n’a été retrouvée sur le plan de la microarchitecture osseuse, les marqueurs de remodelage osseux ou les caractéristiques cliniques, en particulier l’IMC. À noter, 194 des 815 patientes avec RHOA présentaient au moins 1 érosion (soit 23,8 %). 482 patientes sur les 815 présentant une arthrose radiographique remplissaient les critères ACR d’arthrose digitale (soit 59,1 %). Parmi ces dernières, l’IMC était significativement plus élevé, la force de préhension plus basse. Il n’y avait pas de différence significative concernant la microarchitecture osseuse, les marqueurs de remodelage ainsi que le densité minérale osseuse chez les patientes symptomatiques. Enfin, dans notre cohorte, 82 des 482 patientes symptomatiques (soit 17,01 %) répondaient aux critères d’arthrose digitale modérée à sévère.
Conclusion |
Dans notre cohorte de femme ménopausées âgées d’au moins 55 ans, 68,5 % répondaient aux critères d’arthrose radiographique, parmi lesquelles 59,1 % remplissaient les critères ACR d’arthrose digitale. Parmi ces dernières, 17,01 % présentaient un retentissement clinique modéré à sévère. L’IMC était associé à l’arthrose symptomatique.
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Vol 87 - N° S1
P. A51-A52 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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