La dysplasie acétabulaire est associée à la présence d’une douleur de hanche à l’examen clinique chez les patients présentant une lombalgie inflammatoire récente évocatrice de spondyloarthrite axiale - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La prise en charge de la spondyloarthrite (SpA) axiale est dans certains cas difficile, tant du point de vue de sa confirmation diagnostique que de la décision thérapeutique. Chez certains patients, des pathologies autres que la SpA sont susceptibles d’influencer son évaluation clinique. La dysplasie acétabulaire (DA) constitue une anomalie fréquente de l’architecture de la hanche, pour laquelle plusieurs études ont montré qu’elle peut être responsable de symptômes douloureux. L’objectif de cette étude ancillaire de la cohorte DESIR était de déterminer si l’identification d’un phénotype de DA est associée à la présence d’une douleur de hanche à l’examen clinique chez les patients présentant une lombalgie inflammatoire récente évocatrice de SpA axiale, pouvant alors constituer une source de confusion lors de l’évaluation des patients.
Patients et méthodes |
Cette étude a été conduite à partir des données de la cohorte prospective DESIR, dans laquelle ont été inclus des patients âgés de 18 à 50 ans, présentant une lombalgie inflammatoire récente évocatrice de SpA axiale. L’évaluation radiographique de la DA a été réalisée par l’intermédiaire d’une double lecture (DG et GP), à partir des radiographies de bassin de face obtenues lors de la visite d’inclusion. Pour chaque paramètre d’évaluation de la DA, la moyenne des mesures faites par chaque lecteur a été prise pour référence. Les paramètres qui ont été mesurés et les valeurs limites correspondantes retenues pour définir la DA étaient : l’angle de Tönnis (>12°) ; l’angle acétabulaire (>45°) ; l’angle VCE–Vertical Center Edge - (<20°) et l’indice d’extrusion fémorale (<70 %). Dans le cadre de l’objectif principal de l’étude, le phénotype de DA était défini par la présence d’au moins une valeur anormale à l’une ou l’autre des deux hanches. La présence d’une douleur de hanche à l’examen clinique a été définie de façon binaire à partir des données de l’indice articulaire de Ritchie collecté lors de la visite d’inclusion. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS.
Résultats |
La prévalence globale de la DA était de 21,9 % (139/636). Elle était de 26,4 % chez les femmes (90/341) et de 16,6 % (49/295) chez les hommes. À l’exception d’une proportion plus élevée de femmes, il n’a pas été mis en évidence de différence significative entre les patients avec DA et les autres participants pour ce qui concerne leurs caractéristiques générales et celles relatives à la SpA axiale (activité de la maladie, impact fonctionnel, caractéristiques radiologiques). La présence d’une douleur de hanche était rapportée chez 20,9 % (29/139) des patients avec DA versus 11,9 % (59/497) chez les autres participants (p=0,007). En limitant la définition de la dysplasie à la présence d’un angle VCE anormal, la présence d’une douleur de hanche était rapportée chez 23,6 % (17/72) des patients avec DA versus 12,6 % (71/564) des autres participants (p=0,01).
Conclusion |
Parmi les patients présentant une lombalgie inflammatoire récente compatible avec une SpA axiale, la présence d’un phénotype de DA (selon plusieurs définitions) est associée à la constatation clinique d’une douleur de hanche. L’existence d’une DA sous-jacente semble pouvoir constituer un facteur de confusion lors de l’évaluation de l’activité de la maladie et/ou d’une éventuelle atteinte inflammatoire de la hanche dans le contexte de la SpA axiale.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 87 - N° S1
P. A32-A33 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?