Impact du confinement sur l’activité physique et la qualité de vie dans la polyarthrite rhumatoïde : résultats d’une étude chez 204 patients en France - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Il est bien démontré que l’activité physique (AP) a un impact positif sur les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR). Or, le confinement prolongé dû au COVID-19 a considérablement limité les possibilités de pratique d’une AP en France. L’objectif principal de cette étude était de décrire et mesurer l’impact du confinement chez les patients atteints de PR sur leur pratique de l’AP et de leur qualité de vie. Un objectif secondaire était d’étudier la prise en charge par le rhumatologue en cette période de confinement.
Patients et méthodes |
Un questionnaire en ligne a été proposé de mai à juin 2020 aux patients inscrits dans la communauté PR France de Carenity.com, une communauté de patients en ligne.
Résultats |
Au total, 204 patients atteints de PR ont participé (86 % de femmes, âge moyen de 54 ans, plus de 80 % diagnostiqués il y a plus de 3 ans), parmi les 698 patients actifs dans la communauté (29 %).
La proportion de patients pratiquant habituellement une AP a fortement diminué pendant le confinement : de 74 % à 42 % pour le déplacement actif, de 22 % à 11 % pour la pratique d’un sport modéré et de 16 % à 6 % pour la pratique d’un sport intense. Pendant le confinement 50 % des patients ont diminué le nombre d’AP pratiquées, 57 % leur fréquence et 48 % leur intensité. Pour maintenir une AP, certains patients déclaraient avoir utilisé des outils digitaux (vidéos d’exercices en ligne, applications…) pour 55 % d’entre eux.
Vingt et un pour cent rapportent un impact du confinement sur la prise de leurs traitements. De plus, l’activité de la PR semblait plus importante pendant le confinement (30 % en poussée pendant vs 20 % avant).
Plus l’activité de la PR était forte durant le confinement, plus l’impact était important sur les différents indicateurs de la qualité de vie (qualité du sommeil, mobilité des articulations, fatigue…). Par exemple, sur une échelle de −5 (détérioration) à 5 (amélioration), une augmentation de la douleur a pu être observée chez les patients en poussée (médiane de −4 contre 0 chez les patients en rémission).
Soixante-quatre pour cent des patients ont eu besoin de consulter leur rhumatologue pendant le confinement, mais 9 % n’ont pas réussi à obtenir de rendez-vous et 14 % ont préféré retarder la consultation. Parmi les 40 % de patients qui ont consulté, 60 % l’ont fait à distance. En consultation, le rhumatologue a abordé l’AP dans 30 % des cas, en majorité en posant des questions (72 %) ou pour donner des conseils (44 %). Seulement 4 % ont été orienté vers des séances d’AP à distance.
Conclusion |
La pratique d’une AP a fortement diminué pendant le confinement chez les patients atteints de PR, de façon plus importante que dans la population générale [1 ]. Parallèlement, l’activité de la PR a augmenté pour certains patients et la qualité de vie a été diminuée. Le rôle du rhumatologue est primordial et le recours majoritaire à la téléconsultation et l’utilisation de moyens digitaux pour la pratique de l’AP pourraient à l’avenir faciliter les échanges et aider à mettre ses conseils en application, permettant ainsi une meilleure gestion de la maladie.
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Vol 87 - N° S1
P. A290-A291 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.