Rhumatisme psoriasique et activité physique : revue systématique de la littérature - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Les effets bénéfiques d’une activité physique (AP) ont été démontrés dans la polyarthrite rhumatoïde et la spondylarthrite ankylosante sur la maladie et les comorbidités alors qu’ils ne sont pas clairement établis dans le rhumatisme psoriasique. Ainsi, l’objectif de cette étude était à partir d’une revue systématique de la littérature :
– d’évaluer le niveau d’AP chez ces patients ;
– de déterminer les effets d’une AP sur l’atteinte articulaire, extra articulaire et sur le bien-être.
Matériels et méthodes |
À partir des bases de données Pubmed, Cochrane et PEDro, les mots clés « Psoriatic Arthritis AND Physicial Activity » ont été renseignés sans restriction de recherche. Les articles publiés en anglais, avant mai 2019, étaient identifiés puis sélectionnés selon la méthodologie PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-analyses) par 2 investigateurs indépendants. En cas de désaccord, un 3ème investigateur était interrogé. Pour être incluses dans la synthèse qualitative, les études devaient répondre aux critères PICOS (Tableau 1).
Résultats |
Parmi les 254 études identifiées, 13 ont finalement été incluses. 241 ont été exclues car elles ne portaient pas sur le sujet concerné ou qu’elles n’étaient pas traduites en anglais. Deux études épidémiologiques révèlent que 17 à 68 % des patients respectent les recommandations OMS pour la population générale en terme d’AP. Les principales explications exprimées par les patients sont ; un manque de promotion de l’AP par le rhumatologue et la peur d’avoir des douleurs lors du mouvement encore appelé « kinésiophobie ». Parmi les trois essais cliniques prospectifs randomisés, l’un d’entre eux montre une réduction significative de 20 % du BASDAI (Bath Ankylosing Spondylitis Disease Activity Index) et une réduction de 25 % de la douleur. La fatigue est significativement réduite de 15 % suite à un protocole d’AP sur cyclergomètre pendant 11 semaines. La force musculaire et la V02 maximale était significativement améliorée après la participation au protocole d’AP dans deux des essais cliniques. Quatre études rétrospectives ont évalué l’effet de l’AP sur le risque d’enthésite ou de dactylite. Aucune n’est associée à un risque augmenté d’enthésite. Toutefois, l’AP est retrouvée comme facteur de risque de remodelage structural du tendon d’Achille. Et, le fait d’éviter toute AP semble être un facteur protecteur du risque d’enthésite. En revanche, les trois essais cliniques ne mentionnent pas d’augmentation des scores d’activité de la maladie. Enfin, les effets de quatre programmes de réhabilitation ont été évalués dans différents rhumatismes inflammatoires chroniques dont le rhumatisme psoriasique. Les effets bénéfiques sont modestes et portent principalement sur la réduction de la douleur et de la fatigue.
Conclusion |
Les études montrent un effet bénéfique de l’activité physique tant sur le plan de l’activité de la maladie, que sur le bien-être et les comorbidités. Les données quant au risque d’enthésite sont rassurantes. D’autres études sont nécessaires pour compléter ces résultats.
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Vol 87 - N° S1
P. A29 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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