Risque de COVID-19 chez les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques et conséquences sur leur prise en charge - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, la prise en charge des patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques a soulevé de nombreuses interrogations. À travers un questionnaire-patient, nous avons cherché à évaluer l’impact de l’épidémie sur les patients présentant un rhumatisme inflammatoire chronique, notamment concernant le maintien thérapeutique, et d’identifier des facteurs de risque de COVID-19 chez ces patients.
Patients et méthodes |
Au début de la période de confinement en France, un questionnaire en ligne a été envoyé à l’ensemble des patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde (PR), une spondylarthrite (SpA) ou un rhumatisme psoriasique (RP) depuis 2019 dans un service de rhumatologie d’un centre hospitalier universitaire français. Le même questionnaire a été proposé aux patients atteints de SpA inscrits sur une plateforme d’e-santé. Ce questionnaire comprenait 39 questions concernant les caractéristiques sociodémographiques des patients, les caractéristiques de leur rhumatisme, leurs traitements et les événements survenus depuis le début de l’épidémie (contage, symptômes viraux, modification du traitement, report de consultation ou d’examens complémentaires). Les réponses ont été recueillies jusqu’au le 21 mai 2020. Les facteurs associés au risque de COVID-19 et à un arrêt de traitement à visée rhumatologique ont été évalués en régression logistique.
Résultats |
Sur les 2081 questionnaires envoyés, nous avons obtenu 655 réponses provenant de 474 patients atteints de SpA, 129 de PR et 52 de RP. La moyenne d’âge était de 51 ans±13,4 ans avec une prédominance féminine (61,8 %). L’incidence de l’infection COVID-19 était de 6,9 % (IC95 % : 5,1–9,2 %), avec 12 cas confirmés par PCR et 33 fortes suspicions. Cinq patients ont nécessité une hospitalisation dont 1 en unité de soins intensifs et aucun décès n’a été constaté. Les facteurs de risque associés avec un risque d’infection étaient une notion de contage au SARS-CoV-2, un jeune âge, et l’absence d’intoxication tabagique. Plus de 30 % des patients rapportaient avoir suspendu ou arrêté au moins un traitement de leur rhumatisme inflammatoire durant la période de confinement, la plupart par peur d’une contamination (79,3 %). Parmi ceux-ci, 63,4 % ont rapporté une majoration de l’activité de leur maladie.
Conclusion |
Notre étude ne rapporte pas de majoration de l’incidence ou de la sévérité de l’infection COVID 19 parmi les patients présentant un rhumatisme inflammatoire chronique, en comparaison à la population générale dans la même zone géographique. Elle met en revanche en avant la fréquence des interruptions thérapeutiques durant cette période et ses conséquences néfastes sur l’activité du rhumatisme. Ces résultats conjugués à ceux d’autres études aux résultats similaires plaident en faveur d’un maintien des traitements antirhumatismaux, y compris des AINS et des biothérapies.
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Vol 87 - N° S1
P. A289-A290 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.