Compréhension de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les patients atteints de maladies rhumatismales en France : résultats de la première phase de l’enquête REUMAVID - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La pandémie COVID-19 a eu un impact certain sur tous le monde et notamment sur les patients souffrant de rhumatismes. Cette étude REUMAVID à pour but d’évaluer l’impact du confinement lié à la pandémie COVID-19 sur les Français souffrant de maladies rhumatismales.
Patients et méthodes |
REUMAVID est une collaboration internationale du Health & Territory Research (HTR) de l’université de Séville, avec une équipe multidisciplinaire comprenant des rhumatologues et des associations de patients. Elle consiste en une enquête en ligne dans sept pays européens (France, Chypre, Grèce, Italie, Espagne, Royaume-Uni), du 22 mai 2020 au 20 juillet 2020, recueillant des données auprès de patients adultes non sélectionnés ayant reçu un diagnostic de l’une des 15 maladies rhumatismales considérées. L’enquête a permis de recueillir des données sur l’activité et la fonction de la maladie, le bien-être (WHO-5), l’état de santé général, la dépression et l’anxiété (HADS), l’accès aux soins de santé et les perturbations du mode de vie. Le recrutement des participants en France a été effectué par l’association de patients AFLAR.
Résultats |
Pour la France 229 patients atteints de maladies rhumatismales ont été recrutés. Les diagnostics les plus fréquents étaient l’arthrose (102, 44,5 %) et la spondyloarthrite axiale (90, 39,9 %). L’âge moyen était de 54,2±14,1 ans, 84,7 % étaient des femmes, 63,3 % étaient en couple ou mariés et 53,7 % avaient fait des études universitaires ou plus ; 1,7 % ont été testés positifs pour la COVID-19, 12,2 % ont déclaré des symptômes mais n’ont pas été testés, tandis que 86 % n’ont pas eu de symptômes ; 42,9 % ont déclaré que leur état de santé s’était détérioré, et 80,7 % d’entre eux estimant que leur état de santé était « passable » à « très mauvais » pendant cette pandémie. Le bien-être psychologique a été altéré, 43,9 % des patients présentaient un mauvais état de bien-être selon l’OMS (WHO-5), 31,3 % étaient à risque d’anxiété et 18,1 % à risque de dépression, selon le HADS. L’accès aux soins de santé et aux traitements étaient limité ; 30,3 % n’ont pas pu honorer leur rendez-vous chez le rhumatologue qui, dans 88,8 % des cas a été annulé par le médecin lui-même ; 16,3 % ont dû changer de médicaments, dont 48,5 % sur initiation du médecin et 48,5 % par crainte de la COVID. En outre, pendant la pandémie, 48,2 % des patients n’ont pas pu faire d’activité physique à la maison, 24,7 % ont augmenté leur consommation en tabac et 27,0 % ont bu plus d’alcool durant cette période.
Discussion |
Les résultats de l’enquête REUMAVID soulignent l’influence négative de la pandémie COVID-19 sur la santé des patients atteints de maladies rhumatismales en France. Les perturbations dans la gestion des soins de santé et les changements de traitement, en plus d’une augmentation des comportements délétères, peuvent avoir un rôle clé dans l’altération de la santé physique et psychologique. Pour assurer une santé et un bien-être optimal des patients atteints de maladies rhumatismales en situation de crise, il est nécessaire d’élaborer des lignes directrices et de mettre en place des initiatives permettant la continuité des soins.
Conclusion |
Les résultats de REUMAVID montrent d’importants besoins non satisfaits durant la première vague de la pandémie COVID-19, avec des interruptions de soins et de traitements, ainsi qu’une augmentation de la consommation de toxique, avec des effets négatifs sur la santé générale, le bien-être et la santé mentale des patients atteints de maladies rhumatismales.
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Vol 87 - N° S1
P. A283 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.