Intérêt du couple Quantiferon et IDR (intradermoréaction) à la tuberculine avant la prescription d’un traitement biologique au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Depuis l’avènement des traitements biologiques, la prise en charge des rhumatismes inflammatoires chronique (RIC) a connu une révolution mondiale. Cependant, ils peuvent être responsables de complications infectieuses notamment de la réactivation d’une tuberculose latente. L’objectif de ce travail est d’évaluer l’intérêt de l’utilisation de l’intradermoréaction (IDR) à la tuberculine et le Quantiferon avant l’initiation d’un traitement biologique au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques.
Patients et méthodes |
C’est une étude rétrospective incluant 75 dossiers de patients suivis aux services atteints de RIC (polyarthrite rhumatoïde, spondyloarthrite ankylosante, spondyloarthrite associée aux MICI, rhumatisme psoriasique, maladie de Still et syndrome de Sjögren dans respectivement 65,8 %, 17,1 %, 7,9 %, 3,9 %, 2,6 % et 1,3 % des cas). Ces patients ont été recrutés pendant 5 ans (de 2015 à 2020), et suivis dans les services de rhumatologie des hôpitaux de Monastir et Mahdia. L’âge moyen de nos patients était de 55,44±13,68 ans [24–72 ans]. Les indications de la prescription d’une biothérapie étaient une résistance aux traitements symptomatiques ou de fond (66 cas, 86,8 %), une intolérance aux traitements conventionnels (7 cas, 9,2 %) ou des manifestations extra-articulaires sévères (2 cas, 2,6 %). Deux tests ont été utilisés pour évaluer une tuberculose latente. L’intradermoréaction (IDR) à la tuberculine était réalisée dans le service de rhumatologie. Le Quantiferon était pratiqué dans le laboratoire d’immunologie.
Résultats |
L’IDR à la tuberculine était positif chez 9 patients (11,8 %). Le Quantiferon était positif chez 11 patients (14,5 %), négatif chez 56 patients (73,7 %) et indéterminé chez 8 patients (10,5 %). Une relation significative était trouvée entre les deux tests (p=0,002). Ainsi, les deux tests étaient à la fois négatifs dans 53 cas (70,67 %) et positifs dans 5 cas (6,67 %) et discordants dans 17 cas (22,67 %). La biothérapie était démarrée d’emblée en cas de négativité des deux tests. Tandis qu’un traitement antituberculeux à base de rifadine et isoniazide pendant 3 mois était prescrit, en cas de positivité de l’IDR à la tuberculine et/ou du Quantiferon. La biothérapie était débutée 3 semaines après le démarrage du traitement antituberculeux. Les différents médicaments biologiques prescrits étaient l’infliximab (15,8 %), étanercept (26,3 %), certolizumab (18,4 %), adalimumab (11,8 %), golimumab (7,9 %), rituximab (3,9 %) et tocilizumab (3,3 %). Dans 13,2 % des cas, le type de biothérapie n’était pas précisé. Les patients étaient suivis pendant différentes périodes : moins d’un an (10,5 %), entre un et deux ans (13,2 %) et plus de deux ans (72,3 %). Aucun patient n’a développé une tuberculose active.
Conclusion |
Bien que la biothérapie représente une véritable innovation dans le domaine des RIC, les précautions d’emploi restent indispensables pour réduire le risque infectieux notamment tuberculeux. Notre étude a montré que l’IDR à la tuberculine et le Quantiferon, utilisés ensemble, peuvent constituer un outil précieux pour prendre la bonne décision thérapeutique afin d’éviter la réactivation d’une tuberculose latente sous traitement biologique.
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Vol 87 - N° S1
P. A275-A276 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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