L’épaule douloureuse atraumatique est une pathologie fréquente. L’examen clinique permet une orientation diagnostique. L’échographie occupe de plus an plus une place non négligeable dans le diagnostic étiologique de l’épaule douloureuse. Le but de notre travail était d’étudier l’apport de l’échographie dans le diagnostic étiologique d’une épaule douloureuse atraumatique chez les patients ayant une radiographie non contributive au diagnostic.

Nous avons effectué une étude prospective réalisée dans un service de rhumatologie sur une période 6 mois. Nous avons inclus les patients ayant consulté pour une douleur de l’épaule en dehors de tout contexte traumatique et ayant une radiographie normale. Nous avons collecté les informations suivantes : les données sociodémographiques, l’histoire de la symptomatologie et les données de l’examen clinique

Cinquante patients ont été inclus. Il s’agissait de 20 hommes et 30 femmes. L’âge moyen était 56,4±11,8 ans. Ils se plaignaient tous de douleurs chroniques des épaules. L’indice de masse corporelle moyen était de 27±4kg/m². Une hyper sollicitation de l’épaule était notée dans 40,8 %. Un syndrome de la coiffe de rotateurs était objectivé chez 67,3 % des patients, des signes de conflits sous acromial dans 53 % et une raideur dans 10,4 %. L’échographie avait objectivé une pathologie de la coiffe des rotateurs dans 87,7 % des cas. Il s’agissait d’une tendinopathie des tendons supra-épineux ou sub-scapulaire dans 73,4 % (n=36) cas et d’une rupture du tendon supra-épineux dans 12,2 % (n=6) cas. Elle était complète transfixiante dans un seul cas. Des calcifications tendineuses étaient notées dans 53 % (n=26). Une enthésopathie du tendon supra-épineux et une bursite sous acromio-deltoïdienne ont été notées dans 36,7 % (n=18) et 73,4 % (n=36) des cas, respectivement. L’échographie montrait également : une ténosynovite du tendon long biceps 20,4 %, (n=10), une synovite gléno-humérale 6,1 % (n=3), une arthrose acromio-claviculaire 30,6 % (n=15), érosions des tubercules mineurs et majeurs 34,6 % (n=17) des cas. L’atteinte de l’épaule était en rapport avec une pathologie inflammatoire dans 18 des cas. Il s’agissait d’une polyarthrite rhumatoïde (n=8) pseudopolyarthrite rhizomélique (n=3) spondyloarthrite (n=7).

Notre étude a montré que l’échographie est un moyen utile pour le diagnostic étiologique d’une épaule douloureuse atraumatique. L’origine abarticulaire reste la cause la plus fréquente des douleurs.