Impact des comorbidités cardiovasculaires sur la progression structurale de l’arthrose : revue systématique de la littérature et méta-analyse - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
Les données actuelles suggèrent un sur-risque de morbi-mortalité cardiovasculaire (CV) chez les patients atteints d’arthrose. Cependant, il reste à déterminer si l’arthrose et les comorbidités CV ne font que coexister chez des patients partageant des facteurs de risque communs ou si des mécanismes physiopathologiques partagés sous-tendent une interconnexion entre ces pathologies. Nous avons réalisé une méta-analyse explorant le rôle des comorbidités CV dans la progression structurale de l’arthrose.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature puis une méta-analyse sur l’association avec la progression structurale de l’arthrose périphérique, définie par une aggravation du score de Kellgren et Lawrence (KL) avec un KL≥2 initialement, ou la pose d’une prothèse articulaire au cours du suivi, avec ajustement sur l’index de masse corporel. Ainsi à partir des bases de données de Pubmed, Cochrane, Embase et les résumés des principaux congrès de rhumatologie, nous avons sélectionné les études ayant évalué l’association avec les comorbidités CV et leurs facteurs de risque, incluant les maladies CV, l’athérosclérose, le syndrome métabolique, le diabète, les dyslipidémies, et l’hypertension artérielle (HTA).
Résultats |
Neuf études ont pu être incluses. Le risque de progression radiographique de l’arthrose n’était pas significativement associé à l’HTA. Le diabète apparaissait comme protecteur avec un OR à 0,81, IC 95 % [0,66–1,00]. Les résultats étaient similaires lors de la stratification par sexe, avec pour les hommes un OR à 0,73, IC 95 % [0,57–0,92], et pour les femmes, un OR à 0,75, IC 95 % [0,63–0,90]. Il n’y avait pas d’association significative avec le HDL bas. Le risque de pose de prothèse de genou était augmenté avec l’HTA (OR=1,22, IC 95 % [1,08–1,37]), tandis que le HDL bas était inversement associé (OR=0,77, IC 95 % [0,61–0,97]). Il n’était pas retrouvé d’association significative avec l’hypertriglycéridémie, le syndrome métabolique ou le diabète. L’analyse du risque de pose de prothèse de hanche ne retrouvait pas de lien significatif avec l’HTA ou le syndrome métabolique tandis que l’hypertriglycéridémie était inversement associée avec un OR à 0,88, IC 95 % [0,80–0,97], comme le HDL bas (OR=0,86, IC 95 % [0,77–0,96]). Il en va de même pour le diabète (OR=0,72, IC 95 % [0,54–0,96]). Le risque de pose de prothèse de hanche ou de genou, retrouvait aussi le diabète comme facteur inversement associé (OR=0,75, IC 95 % [0,71–0,79]).
Conclusion |
Notre méta-analyse met en évidence l’HTA comme facteur de risque associé à la pose de prothèse du genou, tandis que le diabète est associé à une réduction du risque de progression radiographique, et de recours à la prothèse de hanche. De même, le HDL bas est associé à une réduction de pose de prothèse de genou et de hanche, et l’hypertriglycéridémie à une réduction du risque de prothèse de hanche. Nos résultats plaident en faveur d’une prise en charge intégrée des facteurs de risque CV chez les patients atteints d’arthrose.
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Vol 87 - N° S1
P. A244 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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