Intérêt d’une réunion de concertation pluridisciplinaire sur l’évolution des douleurs et des limitations d’activité à deux ans après chirurgie dans les pathologies lombaires communes : étude cas-témoins - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La chirurgie rachidienne pour les pathologies lombaires communes est en plein essor. Afin d’améliorer les indications et in fine les résultats à moyen et long termes, la réunion de concertation pluridisciplinaire du rachis faisant intervenir, en présence du patient, médecins de médecine physique et de réadaptation, chirurgiens orthopédistes, radiologues et rhumatologues, a été mise en place dans son format actuel en novembre 2017. Le principal objectif de notre étude a été d’évaluer l’impact d’une RCP sur les douleurs lombaires et radiculaires deux ans après la chirurgie. Les objectifs secondaires ont été d’évaluer les limitations d’activité et la qualité de vie.
Patients et méthodes |
L’ensemble des patients ayant eu une chirurgie rachidienne (c’est-à-dire, hernie discale, canal lombaire rétréci, spondylolisthésis, discopathie active) dans le service d’orthopédie de l’hôpital européen Georges-Pompidou du 1/1/2018 au 30/9/2018 a été screené de manière consécutive et contacté par courrier du 16/4/2020 au 21/06/2020, afin de recueillir les critères de jugement à deux ans. Les cas ont bénéficié d’une RCP. Les douleurs lombaires et radiculaires ont été recueillies sur une échelle numérique (EN), les limitations d’activité spécifiques au rachis ont été évaluées par l’Oswestry Disability Index (ODI) et la qualité de vie par le 12-Item Short Form Health Survey (SF12). Les variables quantitatives ont été comparées entre les cas et les témoins par un test t en cas de distribution normale et par un test de Mann–Whitney autrement. Nous avons conduit une analyse multivariée afin d’identifier les variables associées à la persistance de la douleur lombaire (c’est-à-dire, EVA>4/10) à deux ans de la chirurgie.
Résultats |
Cent sept patients ont répondu aux critères d’inclusion et ont été contactés : 44/107 (41,1 %) ont répondu (11 cas et 33 témoins). L’âge moyen était de 57,2 (16,2) ans, 26/44 (59 %) étaient des femmes, 8/32 (25 %) étaient en activité, l’intensité moyenne de la douleur lombaire avant chirurgie était de 54,9/100 (19,9), celle de la douleur radiculaire de 53,1 (20,7) et la durée moyenne d’évolution était de 16,6 (16) mois. L’EN lombaire à deux ans était de 35,5 (24,5) et de 26,7 (26,4), p=0,222, et l’EN radiculaire de 27,3 (27,6) et de 33,9 (27,6), p=0,449, respectivement chez les cas et les témoins. L’ODI à deux ans était de 20,2 (16,2) et de 24,9 (19,3), p=0,541, et le SF12 de 89 (13,4) et de 85,8 (10,05), p=0,586. À deux ans, 7/11 (63,6 %) cas et 22/32 (68,8 %) témoins avaient un état symptomatique acceptable pour la douleur lombaire. L’arrêt de travail avant chirurgie était la variable la plus fortement associée à la persistance d’une EN lombaire>4/10 à deux ans de la chirurgie (OR=5,070 [0,464 ; 55,454]).
Discussion |
Nous avons observé une variation des scores de douleur et de limitations d’activité numériquement plus grande parmi les cas. Nous avons surestimé les différences attendues sur l’EN lombaire à deux ans entre cas et témoins. La différence réelle pourrait être de l’ordre de 6 (30) points. En ajustant notre hypothèse, il aurait fallu inclure 262 cas et 786 témoins pour mettre en évidence une différence statistiquement significative.
Conclusion |
Nous n’avons pas observé de différence statistiquement significative sur les douleurs lombaires et radiculaires, les limitations d’activité et la qualité de vie à deux ans après une chirurgie rachidienne pour une pathologie lombaire commune entre les patients qui sont passés en RCP et ceux qui ne l’ont pas été. Toutefois, le manque de puissance de notre étude ne permet pas de conclure à l’absence d’intérêt de la RCP.
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Vol 87 - N° S1
P. A241 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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