Analyse systématique du bilan d’ostéopathie fragilisante au décours immédiat d’une fracture de fragilité - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
Les fractures d’origine porotique ont un impact important en termes de morbi-mortalité, avec un risque de récidive majeur. De nombreuses causes secondaires occasionnent ces fractures, pour lesquelles certaines ont un traitement, et permettrait d’éviter des récidives. Certaines études retrouvent parfois un syndrome inflammatoire biologique à la suite de ces fractures, expliqué de façon physiopathologique par la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires sur le site fracturaire. L’objectif de notre étude était d’estimer la prévalence des patients ayant un syndrome inflammatoire biologique à la suite d’une hospitalisation pour une fracture à faible cinétique sans prise en charge chirurgicale et sans cause inflammatoire ou infectieuse retrouvée.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective monocentrique concernant les patients hospitalisés du 1er janvier 2013 au 1er octobre 2019 dans notre service de rhumatologie ayant pour codage « ostéoporose » en diagnostic principal, ayant eu une fracture d’allure ostéoporotique de moins de 30jours ne relevant pas de la chirurgie et ayant bénéficié d’un bilan d’ostéopathie fragilisante. La prévalence d’un syndrome inflammatoire, défini comme la présence d’une protéine C-réactive (CRP) supérieure à 5mg/L, a été calculée. Une analyse univariée a été réalisée pour rechercher des facteurs associés à l’élévation de cette CRP pour la population totale de l’étude ainsi que par sous-groupe selon l’âge supérieur ou inférieur à 80 ans et le sexe. Les patients ayant une cause infectieuse ou inflammatoire évoquée lors de l’hospitalisation n’étaient pas inclus dans cette analyse. Enfin, la prévalence des anomalies biologiques au bilan d’ostéopathie fragilisante était recherchée.
Résultats |
Parmi les patients hospitalisés pour une fracture récente (291 hospitalisations), nous avons noté 190 hospitalisations analysables concernant 182 patients, avec un âge moyen de 83,5 (9) ans, pour un total de 156 femmes (82,1 %). La durée moyenne depuis la fracture était de 6,8 (8,2) jours. On retrouve 153/190 hospitalisations (80,5 %) avec un syndrome inflammatoire avec une CRP moyenne à 37mg/L (32,4). La cinétique de la CRP est décroissante à distance de la fracture. Pour cette population, les facteurs participants à cette élévation sont l’âge, le temps depuis la ménopause chez les femmes et la présence d’une supplémentation calcique. La prévalence des anomalies biologiques au bilan d’ostéopathie fragilisante était similaire à celles d’autres études antérieures, avec néanmoins une insuffisance en vitamine D plus faible que dans les études antérieures.
Discussion |
La présence d’une réponse inflammatoire est fréquente à la suite d’une fracture ostéoporotique, potentiellement liée à la sécrétion d’interleukine-6. Celle-ci était associée à l’âge des patients, le temps depuis la ménopause chez les femmes et à la présence d’une supplémentation calcique.
Conclusion |
Ce travail constitue la première étude qui évalue la prévalence du syndrome inflammatoire biologique survenant chez des patients ayant eu une fracture d’allure ostéoporotique récente sans indication opératoire et qui s’intéresse aux facteurs cliniques participant à cette inflammation. Il nous permet de réfléchir sur le rôle de la réponse inflammatoire dans la cicatrisation du site fracturaire ainsi que des facteurs qui peuvent intervenir dans ce processus, notamment l’influence de la supplémentation calcique. Enfin, cette étude souligne l’importance du bilan à la recherche de causes secondaires d’ostéopathie fragilisante à la suite d’une fracture d’allure ostéoporotique.
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Vol 87 - N° S1
P. A232-A233 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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