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Étude observationnelle sur la prise en charge post-hospitalière de l’ostéoporose fracturaire - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.412 
L. Tenenbaum 1, , S. Godot 1, J. Pergeline 2, A. Grandjean 1, C. Beal 1, P. Chazerain 1
1 Rhumatologie, groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon, Paris 
2 Unité de recherche clinique, hôpital Fondation Adolphe-de-Rothschild, Paris 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’ostéoporose est une maladie fréquente, associée à une mortalité élevée. Elle est souvent sous-diagnostiquée et sous-traitée, notamment en raison d’une communication insuffisante entre médecines de ville et hospitalière. Cette étude a pour objectif principal de mesurer la proportion de patients ostéoporotiques traités efficacement à distance d’un épisode fracturaire, et d’identifier les déterminants de la mise en place ou du renouvellement du traitement.

Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude observationnelle à recrutement rétrospectif monocentrique. Sont inclus les patients hospitalisés en 2015 et 2016 au sein de notre groupe hospitalier (dans les services de médecine et de chirurgie), et atteints d’une ostéoporose fracturaire avec indication retenue à un traitement anti-ostéoporotique. Les données recueillies concernent le contenu du dossier médical hospitalier et le suivi ambulatoire en médecine générale quatre à cinq ans après l’hospitalisation. Ces informations ont été collectées à l’aide d’un questionnaire adressé aux médecins généralistes traitants. Une analyse multivariée (ORa) a été réalisée sur la question du respect de l’indication hospitalière à traiter à l’aide d’un modèle de régression logistique ajustée sur les variables significatives en analyse univariée au seuil de 10 %.

Résultats

L’étude portait sur 213 séjours hospitaliers, et 153 questionnaires ont été complétés par les médecins généralistes interrogés. La moyenne d’âge des patients était de 83 ans [52–98]. Seuls 25 % des patients ont reçu au moins une prescription (initiale ou renouvellement) pour un traitement anti-ostéoporotique dans les suites de l’hospitalisation.

Le respect de l’indication à traiter était significativement associé, d’une part, à la prescription du traitement sur l’ordonnance de sortie (ORa=8,86 [3,07 ; 28,31], p<0,001), et d’autre part, à la réalisation d’une consultation rhumatologique de contrôle après l’hospitalisation (ORa=2,28 [1,02 ; 5,15], p=0,045). Plus de la moitié des médecins généralistes estimait qu’un suivi rhumatologique était nécessaire pour la prise en charge d’une ostéoporose fracturaire. De plus, 93 % des médecins avaient eu connaissance du diagnostic d’ostéoporose pour leur patient, mais seulement 56 % connaissaient le traitement proposé par l’équipe hospitalière. Cette connaissance du traitement était plus fréquente lorsque les médecins généralistes avaient été destinataires du compte rendu hospitalier : 23 % vs 59 %, p=0,017. Le compte rendu hospitalier permettait d’informer le médecin du diagnostic d’ostéoporose et du traitement, respectivement dans 86 % et 91 % des cas.

Conclusion

Alors que l’ostéoporose fracturaire est associée à une morbi-mortalité élevée, seul un quart des patients bénéficie d’au moins une prescription ou du renouvellement d’un traitement anti-ostéoporotique après une hospitalisation. Cette étude met en évidence l’importance du compte rendu hospitalier dans la communication avec le médecin généraliste pour la prise en charge des maladies chroniques telles que l’ostéoporose. La prescription du traitement sur l’ordonnance de sortie ainsi que l’organisation d’un suivi rhumatologique se révèlent associées à un meilleur respect de l’indication thérapeutique posée par l’équipe hospitalière.

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Vol 87 - N° S1

P. A232 - décembre 2020 Retour au numéro
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  • Q. Kirren, F. Banal, C. Jamakorzyan, L. Biale, F. Robert-Grandjean, L. Rames, C. Glanowski

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