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L’ostéoporose au cours du cancer du sein est-elle une maladie inflammatoire ? - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.411 
N. Cherkaoui , I. Elbouchti
 Service de rhumatologie, CHU Mohammed VI, Marrakech, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le cancer du sein est la néoplasie la plus fréquente chez la femme. Deux tiers des cas surviennent chez les femmes ménopausées. Le caractère hormono-dépendant de ce cancer justifie l’utilisation de traitements hormono-modulateurs qui sont à l’origine d’un hypogonadisme responsable d’une perte osseuse et d’une augmentation du risque de fracture. Actuellement, les recommandations pour la prise en charge de l’ostéoporose induite par les traitements du cancer du sein sont bien codifiées, cependant un bilan minimal systématique avant de démarrer le traitement reste justifié. Nous nous sommes attelés à recenser les anomalies présentes sur le tracé électrophorétique (EPP) réalisé dans le cadre du bilan pré-thérapeutique chez les patientes candidates à un traitement à visée osseuse.

Patients et méthodes

C’est une étude rétrospective descriptive et analytique concernant 40 cas de patientes suivies pour ostéoporose associée à un cancer du sein colligées sur une période de 2 ans (2017 à 2019). Toutes les patientes recevaient une thérapie systémique hormono-modulatrice type anti-aromatase. Toutes les patientes avaient une ostéoporose densitométrique confirmée pat un T score<ou égal à −2,5.

Résultats

L’âge moyen des patientes était de 58,6 (48–75) ans. L’IMC moyen était de 23. Vingt et un pour cent des patientes étaient en surpoids ; 60,5 % avaient un T score situé entre −2,5 et −3,5, et 39,5 % avaient un T score<−3,5. Quatre pour cent avaient des localisations secondaires. Soixante pour cent des patientes avaient un taux insuffisant en vitamine D (<20ng/L). La VS était non accélérée chez 95 % des patientes. Le taux d’albumine était normal dans 98 % des cas. Vingt-cinq pour cent des patientes avaient une augmentation isolée des alpha-globulines. 6,1 % avaient une augmentation des bêta-globulines ; 12,3 % avaient une augmentation polyclonale des gammaglobulines. Une seule patiente avait un pic monoclonal au niveau des bêta 2 globulines qui s’est révélée être un myélome multiple. En analyse multivariée, l’augmentation isolée des alpha-globulines était corrélée de façon significative avec les DMO les plus basses (T score<−3,5), et avec l’existence d’un surpoids (p<0,0005) Nous n’avons pas pu établir de lien statistiquement significatif entre les différents paramètres de l’EPP et le taux de la vitamine D.

Discussion

Le cancer du sein est une maladie générale. L’effet osseux des thérapeutiques systémiques utilisées dans le traitement du cancer du sein est actuellement indéniable. Cet effet est présent tout au long du traitement et pourrait persister après son arrêt. L’augmentation isolée des alpha-globuline témoigne de la présence d’une réaction inflammatoire systémique même en cas de normalité des marqueurs classiques de l’inflammation. Dans notre série, nous avons pu trouver en analyse multivariée que cette élévation étaient corrélée de façon significative avec une DMO très basse, et à l’existence d’un surpoids (p<0,0005) suggérant qu’il existe une part d’inflammation systémique impliquée dans l’étiopathogénie de ce type d’ostéoporose, l’obésité étant probablement un facteur surajouté catalysant l’état inflammatoire. La part du traitement hormono-modulateur reste non élucidée.

Conclusion

L’ augmentation polyclonale des alpha-globulines est plausiblement retrouvée chez les patientes suivie pour cancer du sein, en surpoids et présentant une ostéoporose sévère induite par un traitement hormono-modulateur. La réversibilité de ces anomalies sous l’effet des mesures hygiénodiététiques et d’un traitement à visée osseuse reste à démontrer.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 87 - N° S1

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