Hypercalcémies en rhumatologie : quelles particularités ? - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
L’hypercalcémie est un trouble métabolique fréquent, pouvant engager le pronostic vital. Les affections pouvant en être à l’origine sont nombreuses. Cliniquement, elle est devenue de plus en plus latente, surtout dans les pays industrialisés, et son diagnostic se fait sur examens biologiques. L’objectif de notre travail est d’évaluer la prévalence de l’hypercalcémie en service de rhumatologie et de déterminer son profil clinique et étiologique.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective descriptive, menée sur une durée de 7 ans, entre 2012 et 2019, portant sur tous les patients admis avec une calcémie>105mg/L. Les données épidémiologiques, cliniques, paracliniques, étiologiques et évolutives ont été recueillies et analysées.
Résultats |
Nous avons recensé 30 patients hospitalisés dans notre service pour hypercalcémie. L’âge moyen était de 62 ans (±10,6) avec des extrêmes allant de 32 ans à 84 ans. Le sex-ratio était de 0,21. Les comorbidités des patients étaient réparties comme suit : une HTA chez 46,6 % des cas, une insuffisance rénale chronique chez 1 % des cas, un antécédent de colique néphrétique chez 16 % des cas, une chondrocalcinose chez 13,3 % des cas, un antécédent de pathologie néoplasique chez 6,6 % des cas, une endocrinopathie chez 6,6 % des cas et une notion de prise de médicaments inducteurs d’hypercalcémie a été notée chez 53,3 %. L’hypercalcémie a été découverte fortuitement sur bilan chez 40 % des cas, et symptomatique chez 60 %. La valeur moyenne de la calcémie corrigée était de 113mg/L (±12,61) avec des valeurs extrêmes allant de 100mg à 152mg/L. Une hypercalciurie a été notée chez 16,6 % des patients, un taux de PTH>3N a été retrouvé chez 26,6 % des patients, un DFG<30 a été retrouvé chez 6 % des patients. L’électrophorèse des protéines sériques a objectivé un pic monoclonal chez 6,6 % des cas. Cinquante-trois pour cent des patients à leur admission ont fait un électrocardiogramme, dont 43,7 % des cas avaient des anomalies électriques. Une radiographie du rachis a été demandée chez 30 % des patients, une radiographie du crâne chez 20 % des patients, une échographie cervicale chez 67 % des patients, un scanner thoraco-abdomino-pelvien chez 36,6 % des patients, une scintigraphie au MIBI chez 33,3 % et un TEP-Scan chez 1 patient. Les causes d’hypercalcémie dans cette série étaient : iatrogène chez 6 % des patients, d’origine parathyroïdienne chez 46,6 %, secondaire à une hémopathie maligne chez 10 %, une métastase chez 13,3 % et enfin une fausse hypercalcémie a été retrouvée chez 20 % des patients. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement symptomatique et étiologique, l’évolution était favorable chez 50 % des patients. La mortalité dans notre série était de 3,3 % par défaillance multiviscérale.
Discussion |
L’hypercalcémie est une urgence diagnostique et thérapeutique, divers mécanismes sont responsables. Les deux causes les plus fréquentes sont une hyperparathyroïdie primitive et les affections malignes (néoplasies, myélome ou plus rarement autres hémopathies). La responsabilité d’un médicament à l’origine d’une hypercalcémie doit toujours être recherchée et permet de mettre une étiquette étiologique [1 ].
Conclusion |
L’hypercalcémie dans notre contexte est peu fréquente, mais cliniquement patente avec une prédominance des signes musculosquelettiques, l’hyperparathyroïdie était la cause la plus fréquente. Une bonne évolution était marquée chez la moitié des patients sous traitement symptomatique et étiologique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 87 - N° S1
P. A227 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?