La brucellose ostéoarticulaire - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La brucellose est une zoonose encore endémique, qui pose un problème de santé publique. Les localisations ostéoarticulaires représentent 69 à 75 % des brucelloses focalisées. Elles peuvent être révélatrices de la maladie ou apparaître au décours d’une brucellose aiguë insuffisamment traitée. Le but de notre étude était de déterminer les caractéristiques de la brucellose ostéoarticulaire.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive des cas de brucellose ostéoarticulaire, colligés dans le service des maladies infectieuses, sur une période de 18 ans [2002–2019]. Le diagnostic de brucellose ostéoarticulaire était retenu sur des données cliniques, biologiques et radiologiques.
Résultats |
Il s’agissait de 24 patients d’âge moyen 50±12 ans et de sex-ratio de 1,66 (15 hommes et 9 femmes). Le délai moyen entre le début des symptômes et le diagnostic était de 83jours. La consommation de lait cru était retrouvée dans 83 % des cas et un contact avec les animaux était noté dans 25 % des cas. La fièvre suduro-algique était présente chez 23 patients (95,8 %). Le signe clinique le plus présent était la raideur du rachis lombaire (n=14 ; 58,3 %). Des douleurs fessières étaient retrouvées dans 4 cas (16,6 %). Des manifestations neurologiques étaient notées ; à type de sciatalgies dans 4 cas (16,7 %), de paraplégie et de troubles sphinctériens dans un cas chacun. Dans tous les cas l’atteinte était axiale, il s’agissait de spondylodiscite lombaire dans 18 cas (81,8 %) dont deux cas d’association à une sacroiliite, de spondylodiscite dorsale dans 4 cas (18,2 %), et de sacroiliite dans 2 cas (8,3 %). Le sérodiagnostic de Wright était positif dans tous les cas. La radiographie standard du rachis a montré des anomalies permettant de retenir le diagnostic de spondylodiscite lombaire dans 3 cas (12,5 %). Le recours à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et à la tomodensitométrie (TDM) était respectivement dans 66,7 % et 41,7 % des cas, montrant une épidurite dans 14 cas (63,6 %), un abcès du psoas dans 3 cas (13,6 %) et des collections paravertébrales dans 6 cas (27,3 %). L’IRM a permis de retenir le diagnostic de sacroiliite dans deux cas (8,33 %). L’évolution était favorable sous antibiothérapie à base de rifampicine et doxycycline associés initialement à un aminoside. Le recours à la chirurgie était nécessaire dans deux cas (8,3 %). La durée moyenne du traitement était de 112jours.
Conclusion |
Les localisations ostéoarticulaires de la brucellose focalisée sont souvent axiales. L’évolution insidieuse de la brucellose ostéoarticulaire est à l’origine du délai diagnostique long qui peut favoriser les complications. Le meilleur traitement est préventif basé sur des mesures d’hygiène et la vaccination du cheptel.
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Vol 87 - N° S1
P. A225 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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