Imagerie des spondylodiscites à germe spécifique : à propos d’une série tunisienne de 26 observations - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
La spondylodiscite infectieuse (SPDI) à germe spécifique est fréquente dans le tiers-monde. L’atteinte neurologique fréquente et les déformations vertébrales font toute Sa gravité. L’avènement de nouvelles techniques d’imagerie a modifié leur pronostic. Notre objectif est de préciser la sémiologie scanographique et IRM en comparant celle de la spondylodiscite tuberculeuse (SPDT) à la spondylodiscite brucellienne (SPDB) et de démontrer l’intérêt de l’imagerie en coupe dans leur diagnostic.
Patients et méthodes |
Étude rétrospective comparative sur 10 ans (2009–2019) ayant recensé les dossiers des patients hospitalisés spécifique à l’hôpital Fattouma Bourguiba de Monastir, Tunisie, pour une SPDI à germe spécifique.
Résultats |
Parmi 70 SPDI : 26 étaient à germe spécifique répartis en 18 SPDT et 8 SPDB. Il s’agit de 9 hommes et 17 femmes. La moyenne d’âge était 45,65±13,9 ans. Le délai moyen de consultation était de 113±75 [7 jours–16 mois] pour les SPDT versus 161±100 [30 jours–12 mois] pour les SPDB. Le motif de consultation le plus fréquent était les lombalgies inflammatoires (88 %). L’examen neurologique a révélé une compression médullaire avec un déficit moteur à type de paraplégie (2 SPDT, 1 SPDB). Une collection sous-cutanée traduisant un abcès paravertébral était constatée chez 3 patients avec SPDT. Tous les patients avec SPDB avaient une sérologie de Wright positive. La ponction-biopsie discovertébrale (PBDV) était revenue positive dans 3 cas avec SPDT. L’analyse des données de l’imagerie pour les SPDT a montré que l’atteinte était unifocale chez 12 patients (66,7 %), multifocale chez 6 patients (33,3 %) avec prédominance de l’atteinte de l’étage dorsal, tandis que pour les SPDB l’atteinte était unifocale chez 6 patients (75 %), multifocale chez 2 patients (25 %) avec prédominance de l’atteinte de l’étage lombaire. Tous les patients avaient bénéficié de radiographie du rachis dont 3 avaient des radiographies normales. Les anomalies radiographiques étaient par ordre de fréquence décroissante : un pincement discal de l’étage atteint (88,4 %), une destruction avec angulation kyphotique des corps vertébraux à l’origine d’une déformation rachidienne (4 patients, 15,3 %), et un fuseau para vertébrale (3,8 %). Seize patients ont bénéficié d’une TDM et 22 d’une IRM. La TDM a montré un pincement discal avec des érosions des plateaux vertébraux chez 81,25 % des patients. Elle a objectivé des abcès paravertébraux chez 7 patients dont 5 avaient une SPDT. Les anomalies observées à l’IRM rachidienne étaient : une anomalie du signal avec hyposignal T1 et hypersignal T2 des plateaux vertébraux (22 patients), un pincement et/ou modification du signal du disque vertébral (19 patients), une image anormale des parties molles paravertébrales : abcès (14 patients), Le signe de l’embrasse de rideau était constaté chez un seul patient. L’IRM rachidienne avait objectivé une épidurite chez 18 patients (13 SPDT, et 5 SPDB) étant de siège antérieur dans la plupart des cas (83,3 %). Les abcès épiduraux étaient constatés chez 5 patients dont 4 avec SPDT. Huit patients avaient un abcès du psoas objectivé à l’IRM rachidienne dont 6 avaient un SPDT.
Conclusion |
En accord avec la littérature, les SPDT sont caractérisés par la fréquence des abcès paravertébraux et épiduraux, et de l’atteinte plurifocale en comparaison avec les SPDB. L’intérêt de l’imagerie en coupe dans les SPDI à germe spécifique est certain, il permet de faire le diagnostic précoce, d’apprécier le bilan lésionnel et de surveiller l’évolution des lésions.
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Vol 87 - N° S1
P. A218 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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