La spondylarthrite et l’ostéoporose sont les manifestations rhumatismales classiquement associées aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), cependant, un autre type de manifestation peut survenir.

Étude descriptive, rétrospective et monocentrique, réunissant consécutivement tous les patients atteints de MICI référés par gastroentérologie pour rhumatologie de janvier 2013 à janvier 2020, dans un hôpital tertiaire. À la date de la première consultation de rhumatologie, des données démographiques et cliniques et les plaintes ostéoarticulaires ont été obtenues et, par la suite, les diagnostics rhumatismaux des patients ont été enregistrés.

Étude réalisée chez 216 patients : 124 (57,4 %) femmes, de 43,2±13,3 ans en moyenne, avec une durée moyenne de MICI de 11,6±9,7 ans. Concernant les MICI : 158 (73,1 %) avaient une maladie de Crohn et 58 (26,9 %) une colite ulcéreuse ; les médicaments les plus utilisés étaient l’azathioprine (43,1 %) et l’infliximab (29,6 %) ; 10 patients (4,6 %) étaient sous corticothérapie [103 (47,7 %) avec des antécédents de corticothérapie]. En ce qui concerne les plaintes ostéoarticulaires : 69 patients (31,9 %) avaient des plaintes au niveau des articulations périphériques et 90 patients (41,7 %) avaient des plaintes axiales (Tableau 1). Vingt-quatre patients (11,1 %) avaient une sacroiliite radiographique, 14 (6,5 %) une sacroiliite en tomodensitométrie et 9 (4,2 %) en résonance magnétique. Quarante-deux patients (19,4 %) avaient des critères Assessment of SpondyloArthritis international Society (ASAS) pour la spondyloarthrite axiale et 5 (2,3 %) avaient des critères ASAS pour la spondyloarthrite périphérique. Concernant les autres affections rhumatologiques, elle a été retrouvée : une arthrose chez 60 patients (27,8 %), une ostéoporose chez 15 patients (6,9 %), une maladie de Forestier chez 6 patients (2,8 %), un lupus érythémateux systémique chez 4 patients (1,9 %), une hernie discale chez 3 patients (1,4 %) ; une tendinopathie de la coiffe des rotateurs, une ostéose iliaque condensante et une dysmétrie des membres inférieurs chez 2 patients (0,9 %) et une goutte, une chondrocalcinose, un syndrome de Sjögren, une polyarthrite rhumatoïde, une contracture de Dupuytren, une ostéonécrose aseptique de la tête fémorale et fibromyalgie chez 1 patient (0,5 %), chacun.

Les résultats de cette étude démontrent, conformément à la littérature, que la forte prévalence des atteintes ostéoarticulaires et des affections rhumatologiques dans les maladies inflammatoires de l’intestin ne se limite pas aux spondylarthrites et à l’ostéoporose.