La sarcopénie en fonction des manifestations extra-articulaires des spondyloarthrites : attention au rhumatisme psoriasique - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
La sarcopénie est une pathologie plurifactorielle définie par une diminution de la qualité et quantité musculaire. Initialement décrite dans une population âgée de plus de 65 ans, elle peut être primaire ou secondaire notamment aux maladies chroniques comme les rhumatismes inflammatoires. Alors que plusieurs études ont montré une augmentation de prévalence de la sarcopénie dans la polyarthrite rhumatoïde et la spondylarthrite ankylosante (SpA), il n’existe que peu de donnée dans le rhumatisme psoriasique (RP) et les spondyloarthrites associées aux maladies inflammatoires chroniques intestinales (SpA-MICI). L’objectif de cette étude était donc d’évaluer la prévalence et les facteurs associés à la survenue de sarcopénie dans les différents sous-groupes de spondyloarthrite.
Patients et méthodes |
Nous avons inclus des patients suivis en hôpital de jour de rhumatologie pour une spondyloarthrite axiale et/ou périphérique associée ou non à la présence de manifestations extra-articulaire. Les femmes enceintes étaient exclues de l’analyse. De plus, nous avons inclus des patients témoins et des patients avec MICI. Ils bénéficiaient d’une évaluation des répartitions des compartiments corporels par absorptiométrie biphotonique par rayons X corps entier (DEXA CE), d’une évaluation de la force de préhension manuelle plus ou moins d’une évaluation de la vitesse de marche en cas de sarcopénie. La sarcopénie était définie par une diminution de l’index de masse musculaire appendiculaire (IMMA)<7kg/m2 chez l’homme et<5,5kg/m2 chez la femme, associé à une diminution de la force de préhension. La pré sarcopénie était définie par la diminution isolée de l’IMMA. En cas d’augmentation du pourcentage de masse grasse>28 % chez l’homme et 40 % chez la femme associée à la sarcopénie, on parle d’obésité sarcopénique.
Résultats |
Deux cent sept patients inclus ont été répartis-en 5 groupes : témoins (n=31), SpA (n=61), RP (n=44), SpA-MICI (n=19) et MICI (n=52). Les données démographiques étaient similaires hormis un âge plus élevé dans le groupe RP par rapport au groupe témoins et MICI ; un IMC plus élevé groupe RP versus témoins. La prévalence de la sarcopénie était plus importante dans le groupe RP (13,64 %) par rapport aux SpA 3,3 %, aux MICI (0 %) et aux témoins (0 %) (p<0,0001). Il n’y avait pas de différence avec les SpA-MICI (10,53 %). La présarcopénie était plus importante en cas de MICI (30,77 %), SpA-MICI (36,84 %) que dans les autres groupes (SpA=6,56 %, RP=9,09 %, témoin=0). Les patients suivis pour un RP avaient une répartition des graisses abdominale plus importante (Visceral Adipose Tissue area=735,5 [434,8–1057] mm3 vs control VAT=420,5 [351,5–711,3] p=0,002). Les patients sarcopénique avait un IMC plus bas que le groupe sans sarcopénie (IMC=21,95 [18,69–27,46] vs 26,40 [23,85–30,15] p=0,0326). Il n’y avait pas d’impact de la durée de la maladie ni de la durée de traitement par biothérapie.
Conclusion |
Il existait une augmentation de prévalence de la sarcopénie dans les groupes avec rhumatismes inflammatoire par rapport aux groupes contrôle et MICI. Les facteurs explicatifs étaient le poids et l’IMC bas. Néanmoins, les patients avec un rhumatisme psoriasique semblent être plus à risque que les autres groupes malgré l’augmentation du syndrome métabolique et rentrant volontiers dans la définition de l’obésité sarcopénique avec un IMC faussement normal.
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Vol 87 - N° S1
P. A190-A191 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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