Les troubles visuospatiaux : sont-ils fréquents dans la PR ? - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
Pour les personnes atteintes de maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde (PR), une fonction cognitive intacte est essentielle pour la bonne gestion des activités quotidiennes et l’adhérence thérapeutique. L’objectif de notre étude était d’évaluer la fréquence des troubles visuospatiaux chez les patients suivis pour une PR et de ressortir les facteurs de risque qui lui sont associés.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale sur 6 mois incluant des patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde selon les critères ACR/EULAR 2010. Nous avons récolté les données sociodémographiques, cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques de ces patients. Les revenus mensuels étaient répartis en faibles, moyens et élevés selon qu’ils étaient<350 Dinars, entre 350 et 1000 Dinars et>1000 Dinars. L’évaluation des capacités viscoplastiques s’est basée sur le test de l’horloge [1 ].
Résultats |
Notre étude a inclus 35 patients avec un sex-ratio (H/F) de 0,25. L’âge était en moyenne de 52,1 ans [31–74 ans]. Cinquante-quatre pour cent des patients avaient un niveau d’étude primaire, 26 % avaient un niveau secondaire, 14 % un niveau universitaire et 6 % étaient analphabètes. La majorité (52 %) avait un revenu mensuel modéré, 31 % avaient des revenus mensuels bas et 17 % des revenus élevés. La maladie évoluait en moyenne depuis 12,3 ans [1–29 ans]. Elle était immunopositive dans 80 % des cas et érosive dans 83 % des cas. L’évaluation globale de la maladie (EGP) moyenne était de 5,8cm [0–10cm]. L’évaluation visuelle analogique de la douleur (EVA) moyenne était de 5,2cm [0–10cm]. Le nombre moyen d’articulations douloureuses était de 6 [0–28]. Le nombre moyen d’articulations tuméfiées était de 6,1 [0–17]. Le score DAS28 (VS) était en moyenne de 4,8 [1,4–7,9]. La glycémie moyenne, pratiquée chez 23 patients, était de 5,7mmol/L [3,98–11,93]. Le score moyen du test de l’horloge était de 6 [0–10]. Dix-neuf patients (54,3 %) présentaient un trouble visuospatial objectivé par un score ≤7. En analyse multivariée, la présence d’un trouble visuospatial était statistiquement liée à la durée d’évolution de la maladie (p=0,006 ; ß=0,263), au niveau d’activité de la maladie (DAS28) (p=0,002 ; ß=1,496) et au taux de glycémie veineuse (p=0,003 ; ß=1,160).
Conclusion |
D’après notre étude, plus de la moitié des patients suivis pour une PR avaient un trouble visuospatial. La durée d’évolution de la maladie, son niveau d’activité et la glycémie étaient retrouvés comme des facteurs prédictifs de cette atteinte. Ainsi, il est nécessaire de contrôler rigoureusement la PR afin d’éviter ou de retarder la survenue d’un déclin cognitif.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 87 - N° S1
P. A132 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?