Le rituximab est une option thérapeutique sûre et efficace en cas de kératite ulcérante périphérique compliquant une polyarthrite rhumatoïde - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie systémique qui peut se compliquer de manifestations extra-articulaires telles que les nodules rhumatoïdes, l’atteinte pulmonaire interstitielle ou les sclérites. La kératite ulcérante périphérique (PUK) est une complication rare mais sévère de la PR. Elle est considérée comme une manifestation de vascularite rhumatoïde (VR) et est associée à une surmortalité. Son traitement repose sur une association de traitement local et systémique, incluant un traitement immunosuppresseur. Cependant, le choix de l’immunosuppresseur n’est pas clairement établi. Notre série a pour but d’évaluer la tolérance et l’efficacité du rituximab (RTX) en cas de PUK compliquant une PR.
Patients et méthodes |
Nous avons identifié les patients présentant une PR définie selon les critères ACR/EULAR 2010 et ayant développé une PUK traitée par rituximab. Deux modalités d’identification ont été utilisées : patients pris en charge dans notre centre hospitalier (services rhumatologie et ophtalmologie) et appel à observation via le « Club rhumatismes et inflammation » (CRI). Les données démographiques, cliniques et biologiques ont été collectées de manière rétrospective.
Résultats |
Nous décrivons un total de 7 cas. L’âge moyen était de 58 ans [46–65]. Tous avaient une longue durée d’évolution de la PR avec une médiane de 13,9 ans [0–30,17]. Chez 6 patients, la PR était érosive. Tous sauf un étaient positifs pour les anti-CCP avec un taux médian à 346 U/mL [164–>1000] et tous étaient positifs pour le facteur rhumatoïde. Un patient avait un antécédent de sclérite nodulaire. La PUK était compliquée de perforation chez 3 patients. Après le diagnostic de PUK, tous les patients ont reçu du RTX 1000mg à j1 et j15 en première ligne de traitement. Après un suivi moyen de 29,8 mois [5–75], tous les patients avaient présenté une bonne réponse oculaire selon leur ophtalmologiste. Un patient a présenté une récurrence de PUK 8 mois après un unique cycle de RTX. 71 % des patients avaient une bonne réponse articulaire définie par le clinicien. Aucun patient n’est décédé et aucun n’a présenté de manifestation de VR. Aucun effet secondaire grave n’a été observé.
Discussion |
Nous rapportons ici la plus grande série de patients ayant une PUK compliquant une PR et traités par RTX en première ligne. Chez ces patients, le RTX est une option thérapeutique bien tolérée et efficace tant au plan ophtalmologique que rhumatologique. Ainsi, le recours au RTX dans cette indication pourrait se justifier en 1èreligne en alternative au cyclophosphamide qui, jusqu’à présent, était considéré comme le traitement de référence mais qui présente un profil de tolérance moins bon et une efficacité articulaire médiocre.
Conclusion |
Le RTX semble être une option thérapeutique efficace et sûre dans le traitement des PUK compliquant une PR.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 87 - N° S1
P. A130-A131 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?