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Maintenance thérapeutique en vie réelle des inhibiteurs de Janus Kinases dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde - 30/11/20

Doi : 10.1016/j.rhum.2020.10.214 
V. Deprez 1, , L. Le Monnier 1, J.M. Sobhy Danial 1, F. Grados 1, I. Henry Desailly 1, S. Salomon 1, T. Rabin 1, S. Ristic 1, M. Fumery 2, P. Fardellone 1, V. Goeb 1
1 Rhumatologie, CHU Amiens Nord, Amiens 
2 Hépato-gastro-entérologie, CHU Amiens, Amiens, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les inhibiteurs de Janus Kinases (anti-JAK) sont une nouvelle alternative thérapeutique dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. L’objectif de cette étude est d’évaluer le profil d’efficacité et de tolérance de deux de ces molécules (tofacitinib et baricitinib) en vie réelle notamment à travers leur taux de maintenance.

Patients et méthodes

L’ensemble des patients du service de rhumatologie du CHU d’Amiens traités par anti-JAK ont été inclus dans cette étude du 01/10/2017 au 30/05/2020. Les données cliniques et biologiques ont été recueillies de manière rétrospective dans cette étude observationnelle et monocentrique. Nous avons recherché le taux de maintenance à 12 mois ainsi que les profils de tolérance et efficacité clinique et biologique.

Résultats

Cinquante-cinq patients ont été inclus dont 48 traités par baricitinib et 7 par tofacitinib. Le taux de maintenance thérapeutique à 12 mois était de 67,6 % [52,47–78,85]. Le seul facteur associé à une moins bonne maintenance était le score de Charlson plus élevé (hazard ratio 1,311 [1,089–1,579] ; p=0,0042). Aucune différence de maintien thérapeutique n’a été retrouvée, que les patients aient déjà bénéficié d’un inhibiteur d’interleukine 6 ou non, et quel que soit le nombre de biothérapies reçues antérieurement. Les motifs d’arrêt du traitement étaient l’inefficacité primaire (30,4 %), l’intolérance digestive (26,1 %), l’échappement secondaire (17,4 %), les effets indésirables infectieux (17,4 %), les événements cardiovasculaires (13 %), les anomalies biologiques (8,7 %) et le désir de grossesse pour une patiente (4,3 %). Il a été recensé dans notre population une embolie pulmonaire sur thrombose veineuse profonde, un infarctus du myocarde et un ulcère antral. La surveillance biologique a mis en évidence une tendance à la diminution de l’hémoglobine (différence moyenne de −0,5g/dL à 6 mois) mais une correction de l’anémie pré-thérapeutique présente chez 9,1 % de patients. Il a également été noté une tendance à la majoration des plaquettes (différence moyenne de+41 032/mm3 à 6 mois) et à la diminution des leucocytes (différence moyenne de −396,5/mm3 à 6 mois) avec une prédominance sur les polynucléaires neutrophiles (différence moyenne de −383,4/mm3 à 6 mois). Deux patients ont présenté une cytolyse hépatique nécessitant une suspension de traitement mais aucune altération de la fonction rénale n’a été mise en évidence. Il existait un manque de données important concernant le bilan lipidique sans qu’une majoration de ce dernier n’ait été notable. Concernant l’efficacité des anti-JAK, la proportion de répondeurs modérés et bons, selon les critères de réponse EULAR, était sur le DAS-28 VS et CRP respectivement de 44,4 % et 48,1 % à 3 mois, 71 % et 68,8 % à 6 mois, 78,9 % et 76,2 % à 12 mois, 81,3 % et 68,8 % à 18 mois et 100 % à 24 mois.

Conclusion

Notre étude a montré qu’un score de Charlson plus élevé semblait être associé à un arrêt plus précoce du traitement. Les anti-JAK avaient un taux de persistance acceptable dans la vie réelle, comme décrit dans la littérature. Le profil de tolérance clinique et biologique était globalement bon.

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Vol 87 - N° S1

P. A124 - décembre 2020 Retour au numéro
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