Impact des changements saisonniers sur l’activité de la polyarthrite rhumatoïde - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune chronique dont la pathogenèse implique des interactions complexes entre plusieurs facteurs génétiques, immunologiques, hormonaux et environnementaux. Peu d’études se sont intéressées à évaluer l’influence de la saisonnalité sur l’activité de la PR d’où le but de notre travail.
Patients et méthodes |
Une étude transversale a été menée incluant des patients atteints de PR selon les critères de l’ACR/EULAR 2010. L’activité de la PR a été évaluée pendant les saisons d’été (juin–septembre) et d’hiver (décembre–février) par des paramètres cliniques incluant l’évaluation globale par le patient (EGP), l’EVA douleur, la raideur matinale (RM), les réveils nocturnes (RN), le nombre d’articulations douloureuses (NAD) et tuméfiées (NAT), des paramètres biologiques : la vitesse de sédimentation (VS) et la protéine C réactive (CRP), ainsi que par des scores d’activité à savoir le Simplified Disease Activity Index (SDAI), le Clinical Disease Activity Index (CDAI) et le Disease Activity Score (DAS28). Une analyse de variance (ANOVA) a été réalisée afin d’évaluer la relation statistique entre les saisons et l’activité de la PR. Le seuil de significativité a été fixé pour une valeur de p<0,05.
Résultats |
Notre étude a porté sur 100 patients (86 femmes et 14 hommes) âgés en moyenne de 56,88±10,87 ans [24–81]. L’âge moyen au diagnostic était de 45,23±12,85 ans [21–65]. La durée moyenne d’évolution de la PR était de 11,29±6,24 ans. La PR était érosive dans 91 % des cas. Le facteur rhumatoïde et les anticorps anti-peptides citrullinés étaient positifs dans 84 % et 85 % des cas respectivement. Soixante-quinze pour cent des patients étaient sous corticoïdes avec une dose moyenne de 10,14mg/j d’équivalent prednisone. Tous les patients étaient sous un traitement de fond à type de méthotrexate (86 %), léflunomide (11 %) et biothérapie (38 %). L’atteinte articulaire était prédominante aux membres supérieurs que ce soit en été (87 %) qu’en hiver (95 %) (p=0,01). Les petites articulations étaient plus touchées que les grosses articulations en été (77 %) et en hiver (81 %) (p=0,05). Les paramètres suivants étaient significativement plus élevés en hiver qu’en été avec respectivement : EGP moyen en hiver=4,73 vs en été=4,64 (p=0,00), RM moyenne 1,6 vs 1,1 (p=0,01), NAT moyen 8,7 vs 7,5 (p=0,01), DAS28 VS moyen 4,56 vs 3,99 (p=0,05), DAS28-CRP moyen 4,6 vs 3,41 (p=0,05), SDAI moyen 21,8 vs 19,5 (p=0,05), CDAI moyen 20,50 vs 18,75 (p=0,01) et VS moyenne 45,6mm vs 38,2mm (p=0,01). Cependant, aucune relation statistiquement significative n’était décelée entre le changement de la saison et l’EVA douleur, les RN, le NAD et la CRP.
Conclusion |
L’activité de la PR fluctue selon les saisons avec une maladie significativement plus active en hiver. Les professionnels de la santé devraient prendre en compte les changements saisonniers afin d’adapter la prise en charge thérapeutique.
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Vol 87 - N° S1
P. A123-A124 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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