Parcours de soins des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde en Tunisie : du symptôme au traitement - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
Bien que la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ait beaucoup évolué au cours de ces dernières années, plusieurs patients sont pris en charge à un stade tardif de leur maladie. L’objectif principal était d’évaluer le parcours de soins des patients atteints de PR. L’objectif secondaire était d’identifier les principaux facteurs associés à un éventuel retard de prise en charge.
Patients et méthodes |
Étude transversale portant sur des patients atteints de PR (critères ACR 1987 et ACR/EULAR 2010). Les donnés sociodémographiques au moment du diagnostic, les caractéristiques de la maladie et celle du parcours de soins été recueillies à partir de l’interrogatoire des patients et leurs dossiers médicaux. Différents délais du parcours de soins séparant l’installation du premier symptôme de l’initiation du traitement de fond ont été définis. Le seuil de signification p a été fixé à 0,05.
Résultats |
Il s’agit de 100 patients atteints de PR avec un sex-ratio (H/F) de 0,16. L’âge moyen était de 56,5±12,4 ans. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 46,6±12,4 ans. Le secteur public était le premier secteur consulté (71 %). Le médecin généraliste était le premier médecin consulté (67 %) suivi par le médecin rhumatologue (19 %). Le nombre moyen des consultations et le nombre médian des médecins consultés avant le diagnostic positif étaient respectivement 7,3±4,2 consultations et 3 [1–8] médecins. Les délais médians séparant le premier symptôme de la consultation du médecin généraliste et du rhumatologue étaient respectivement 6 mois [0,25–240] et 12 mois [0–242]. Les délais diagnostiques et thérapeutiques étaient respectivement 15,7 mois [2–252] et 18 mois [2–270]. Seulement 5 % des patients étaient mis sous traitement de fond durant les 3 premiers mois de l’installation des symptômes. Le délai médian entre le diagnostic de la PR et l’initiation du traitement de fond était de 0,5 mois [0–18]. L’étude analytique a montré une association significative entre le délai diagnostique et ces paramètres : milieu rural (p=0,02), absence d’une couverture sociale (p=0,027), mode d’installation progressif de la symptomatologie (p=0,006), présence d’une raideur matinale au début de la maladie (p=0,023) et consultation d’un médecin généraliste en premier (p=0,02). Ce délai était significativement et positivement corrélé au nombre de consultations (p<0,001 ; r=0,49) et au nombre de médecins consultés (p=0,001 ; r=0,33). En revanche, aucune association n’a été retrouvée entre le délai diagnostique et les paramètres suivants : l’âge du moment du diagnostic (p=0,92 ; r=0,009), le sexe (p=0,15), le statut matrimonial (p=0,12), le niveau éducationnel (p=0,12) et le statut professionnel (p=0,16).
Discussion |
Selon les recommandations de l’EULAR 2016 et de la SFR 2018, tous nos patients avaient un retard diagnostique de leur maladie et 95 % d’eux avaient un retard thérapeutique de la PR [2 , 1 ]. La pauvreté, la difficulté d’accès géographique aux soins et le retard du médecin généraliste à adresser le patient au rhumatologue étaient les principales causes de ce retard.
Conclusion |
Notre étude a montré que les délais diagnostiques et thérapeutiques de la PR sont prolongés en Tunisie. Agir sur les éventuels facteurs permettrait de raccourcir le parcours de soins des patients atteints de PR.
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Vol 87 - N° S1
P. A123 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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