Variation du taux d’anticorps anti-peptide citrulliné après un traitement par abatacept en comparaison au rituximab et anti-TNFa - 30/11/20

Résumé |
Introduction |
Il existe de plus en plus de données en faveur du rôle physiopathologique des anticorps anti-peptide citrullinés (CCP) dans le développement de la polyarthrite rhumatoïde (PR). La rémission immunologique, qui viendrait s’ajouter à la rémission clinique, biologique et l’absence de progression radiographique, pourrait être un nouvel objectif des traitements. Or, les données de la littérature concernant la diminution des taux d’anti-CCP sous traitements biologiques ciblés sont contradictoires. L’objectif de cette étude était d’évaluer les variations du taux d’anticorps anti-CCP chez des patients suivis pour une PR et traités par biothérapies.
Matériels et méthodes |
Les patients suivis pour une PR dans le service de rhumatologie de 3 hôpitaux de région parisienne (Cochin, Bicêtre et Corbeil-Essonnes) et traités par biothérapie ont été identifiés par le registre de la pharmacie hospitalière ou le dossier médical informatisé. Pour chaque patient, un taux d’anticorps anti-CCP, avant et après traitement, a été obtenu de manière rétrospective via le laboratoire de biologie de l’hôpital. Pour être inclus, les patients devaient être suivis pour une PR, devaient avoir reçus au moins une biothérapie (abatacept, anti-TNF alpha ou rituximab) et devaient avoir au moins deux dosages d’anticorps anti-CCP disponibles, avant et après initiation du traitement. Les taux d’anticorps anti-CCP ont été comparés avant et après introduction pour chaque biothérapie. Nous avons étudié la relation longitudinale entre la variation du taux d’anticorps anti-CCP et chaque traitement grâce à un modèle mixte incluant l’interaction entre le traitement et le temps.
Résultats |
Parmi les 1477 patients suivis pour une PR, 144 patients avaient des données nécessaires pour être inclus dans l’analyse (79,3 % de femme, âge moyen: 59 ans): 59 patients avaient reçu un traitement par rituximab, 31 par abatacept, 54 par anti-TNF alpha. La moyenne du taux d’anticorps anti-CCP du dosage pré-thérapeutique de l’ensemble de la cohorte était de 712,8±1039,8 U/mL (Fig. 1). Il existait une diminution significative du taux d’anticorps anti-CCP après traitement par rituximab (de 1187,3±2282,0 à 417,1±564,6 U/mL; p<0,05). Aucune diminution n’a pu être observée après traitement par abatacept (de 659,5±1116,3 à 1463,8±1378,5 U/mL) ou anti-TNF alpha (de 495,8±778,5 à 774,8±1154,7 U/mL [p: 0,02]). La modélisation du taux d’anticorps anti-CCP au cours du temps (modèle mixte) a montré une interaction significative entre le rituximab et le temps, suggérant un effet spécifique de ce traitement sur la diminution du taux d’anticorps anti-CCP.
Conclusion |
Dans cette étude de vie réelle, le taux d’anticorps anti-CCP diminue de manière significative seulement après traitement par rituximab, et suite au traitement par abatacept ou anti-TNF alpha.
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Vol 87 - N° S1
P. A120 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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