Les biosimilaires des anti-TNF : les connaissances et croyances des rhumatologues français influencent leur prescription - 30/11/20
Résumé |
Introduction |
Les médicaments biosimilaires constituent une part importante des biothérapies utilisées en rhumatologie. À leur sujet, les sociétés savantes européennes sont unanimes : ils représentent une opportunité thérapeutique, et il convient de généraliser le recours à leur prescription le cas échéant. La prescription du biosimilaire reste en France à l’appréciation du prescripteur. Et malgré ces recommandations, le taux de pénétration des biosimilaires en France est encore sous-optimal.
L’objectif de cette étude est d’évaluer puis d’analyser les connaissances et les croyances des rhumatologues français au sujet des biosimilaires des anti-TNF et d’identifier les facteurs associés à leur prescription aussi bien à l’initiation du traitement que lors de la substitution d’un biosimilaire à une biothérapie princeps.
Patients et méthodes |
L’étude se présente sous la forme d’un auto-questionnaire soumis à un panel de rhumatologues français de tous modes d’exercice. Nous avons émis l’hypothèse que le recours incomplet aux biosimilaires était en partie expliqué par une connaissance incomplète de certaines notions clefs les concernant, ainsi qu’à une certaine défiance à leur égard. L’auto-questionnaire est structuré en cinq parties distinctes, comportant les données démographiques, les pratiques, les connaissances théoriques, les croyances et confiance, et les perspectives des rhumatologues à l’égard des biosimilaires. À l’issue de l’étude, une analyse descriptive des résultats, suivie d’une recherche des facteurs associés à l’initiation et à la substitution des biosimilaires ont été réalisées.
Résultats |
Cent un rhumatologues ont participé à l’étude. 47,1 % avaient moins de 40 ans, 92 % pouvaient prescrire des anti-TNF. 53,2 % des rhumatologues interrogés répondent qu’ils prescrivent toujours un biosimilaire lors de l’initiation de l’anti-TNF et 78,5 % le font dans 90 % des cas. 30,6 % des rhumatologues français déclarent ne faire jamais de switch. Ceux qui le font, le font dans plus de 75 % des cas. 96,5 %, 87,1 % et 91,8 % respectivement répondent que les biosimilaires sont aussi efficaces, ont la même tolérance et la même immunogénicité comparés aux princeps. La prescription initiale d’un biosimilaire est associée à une meilleure connaissance. Par exemple, 77,4 % des rhumatologues qui initient un biosimilaire dans plus de 90 % des cas, répondent NON à la question “les biosimilaires et les princeps doivent être comparés pour CHAQUE indication dont le princeps a l’AMM”. Seuls 31,2 % des rhumatologues qui initient un biosimilaire dans moins de 90 % des cas répondent NON à cette question. Cette différence est significative p<0,001. Le switch vers un biosimilaire est plutôt associé aux croyances et à la confiance. Par exemple 25,4 % des rhumatologues qui switchent vers un biosimilaire dans plus de 75 % des cas, répondent OUI à la question “Je n’ai pas assez d’expérience avec les biosimilaires”. 57,7 % des rhumatologues qui switchent dans moins de 75 % des cas répondent OUI à la question. Cette différence est significative p<0,003.
Conclusion |
De bonnes connaissances théoriques des biosimilaires sont déterminantes dans leur initiation, et ce sont les « croyances » des rhumatologues qui influent le plus sur la réalisation de la substitution.
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Vol 87 - N° S1
P. A105 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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