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Xanthogranulomatoses sévères associées à une gammapathie monoclonale difficiles à traiter : intérêt des IgIV - 26/11/20

Doi : 10.1016/j.annder.2020.09.507 
C. Bergqvist 1, , C. Bernigaud 2, P. Sujobert 3, S. Oro 1, C. Hotz 1, C. Lebre 1, D. Staumont-Salle 4, N. Ortonne 5, O. Chosidow 1
1 Dermatologie 
2 Hôpital Henri-Mondor, Créteil 
3 Service d’hématologie clinique, Hôpital Lyon-sud, Pierre-Bénite 
4 Dermatologie, hôpital Claude-Huriez, CHRU, Lille 
5 Département de pathologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La xanthogranulomatose (XG) est une dermatose granulomateuse caractérisée par la présence de xanthogranulomes multiples. Chez les enfants, cas le plus fréquent, la XG est une histiocytose non langerhansienne bénigne auto-involutive. Chez l’adulte, les lésions sont généralement persistantes et associées à des maladies hématologiques. À ce jour, il n’existe pas de traitement spécifique de la XG. Nous rapportons 2 cas de XG sévères traitées par des immunoglobulines intraveineuses (IgIV).

Observations

Cas 1 : un homme de 64 ans ayant une gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS, IgG lambda 20,5g/dL), présentait depuis 4 ans une XG étendue sur les paupières, le tronc et les bras. Injections intralésionnelles de corticoïdes, laser CO2 et méthotrexate étaient inefficaces, avec aggravation des lésions périorbitaires entraînant une occlusion complète de l’œil droit. Un traitement par IgIV 2g/kg/mois permettait une amélioration spectaculaire des plaques périorbitaires dès le premier cycle, suivie d’une résolution quasi-complète. Au dernier suivi, après 14 cycles, l’amélioration était persistante (taux du pic monoclonal inchangé). Cas 2 : un homme de 71 ans ayant une MGUS (IgG lambda<2g/dL) présentait depuis 2 ans une XG douloureuse sur le front, les joues, le tronc et les membres. Il était en échec des cyclines et du thalidomide, et intolérant au méthotrexate. Un traitement par IgIV 2g/kg/mois permettait une amélioration partielle après 6 cycles, avec lésions progressivement moins infiltrées et moins douloureuses. Au dernier suivi, après 14 cycles, l’amélioration persistait (taux du pic monoclonal inchangé). Des analyses de séquençage ciblé ont été effectuées sur les biopsies cutanées à l’aide d’un panel de 57 gènes couvrant ceux impliqués dans des hémopathies malignes. Aucune mutation n’a été trouvée chez le cas 1. En revanche, des mutations étaient identifiées dans les gènes ARID1A, CREBBPet BCL2 chez le cas 2.

Discussion

Nos deux cas suggèrent une efficacité des IgIV dans la XG. Ce choix était basé sur leur efficacité dans deux autres dermatoses associées aux paraprotéines : le xanthogranulome nécrobiotique et le scléromyxœdème. L’un des mécanismes d’action suggérés est la neutralisation des auto-anticorps circulants. La physiopathologie de la XG reste cependant mal connue, notamment dans son association aux paraprotéines. L’identification de mutations (impliquées dans le lymphome folliculaire et dans les leucémies aiguës lymphoblastiques) dans l’une des biopsies pourrait soutenir une origine clonale/néoplasique pour les XG dans ce contexte. Les IgIV pourraient constituer un traitement de recours dans les XG sévères difficiles à traiter malgré leurs coûts, les difficultés d’approvisionnement et les risques potentiels.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Gammapathie monoclonale, Immunoglobulines intraveineuses, Xanthogranulomatose


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Vol 147 - N° 12S

P. A330-A331 - décembre 2020 Retour au numéro
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