Formes buccales de syphilis secondaire - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
La syphilis est une infection ancienne largement représentée dans certaines populations comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ses manifestations cliniques sont diverses et parfois trompeuses. Les atteintes buccales sont relativement fréquentes et peuvent être source d’errance diagnostique en particulier lorsqu’elles sont isolées. Nous présentons une analyse de 38 cas de syphilis secondaire avec atteinte buccale afin de relever des difficultés diagnostiques, de différencier différents phénotypes et d’attirer l’attention des cliniciens sur ces présentations cliniques.
Matériel et méthodes |
Nous avons récupéré les données de tous les patients diagnostiqués avec une syphilis secondaire dans le service de dermatologie de l’hôpital Cochin et du Cegidd de l’hôtel Dieu à Paris entre janvier 2000 et juillet 2019. Nous avons ensuite sélectionné les patients présentant des atteintes de la muqueuse buccale et analysé leurs caractéristiques démographiques, leurs facteurs de risque d’infection sexuellement transmissible, le délai diagnostique, la présentation clinique et l’évolution sous traitement.
Résultats |
Parmi les 206 patients diagnostiqués avec une syphilis secondaire sur la période d’étude, 38 (18 %) présentaient des manifestations buccales. Le délai diagnostique moyen (entre le début des symptômes et la sérologie) était de 4 mois et significativement plus élevé en cas de forme buccale isolée (8,8 contre 1,8 mois p=0,02). Les patients étaient en grande majorité HSH (95 %), un tiers étaient infectés par le VIH (37 %). Les principales manifestations buccales étaient des lésions érosives ou des ulcérations (55 %) des plaques fauchées linguales (53 %) des lésions nodulaires (5 %) et leuco-kératosiques (5 %). Quatorze patients présentaient une atteinte buccale isolée (37 %), où les lésions érosives et les ulcérations étaient les plus fréquentes (85 %).
Discussion |
Les formes buccales de syphilis secondaire sont fréquentes et polymorphes. Elles sont source de difficultés diagnostiques même en présence de facteurs de risque épidémiologique. Les cliniciens confrontés à des lésions buccales d’évolution subaiguë devraient garder à l’esprit cette pathologie transmissible, curable et parfois sévère.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Infection sexuellement transmissible, Muqueuse buccale, Syphilis
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A296 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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