Premier cas de granulome rubéolien cutané chez un patient adulte sans déficit immunitaire primaire - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
Le granulome rubéolien est une pathologie rare, décrit chez des patients avec déficit immunitaire (DI) primaire. Nous rapportons le premier cas de granulome rubéolien chez un patient adulte, sans immunodépression (ID) primaire.
Observations |
Il s’agissait d’un homme de 70 ans, hospitalisé en hématologie pour masse ganglionnaire abdominale. Il présentait un vaste placard de nodules violines, infiltrés, ulcérés de la jambe gauche, d’évolution lente depuis 1980. Le diagnostic de mycobactérie atypique avait été retenu devant la présence de granulome sans nécrose caséeuse à la biopsie chez un pisciculteur. Les antibiothérapies, la dapsone, les dermocorticoïdes n’avaient pas permis d’amélioration. Les biopsies cutanées récentes montraient un infiltrat inflammatoire granulomateux du derme sans nécrose caséeuse, ni lésion tumorale. La PCR mycobactérie sur biopsies cutanées était négative, mais positive pour la rubéole en zone granulomateuse et négative en zone saine. La sérologie rubéole montrait un taux d’anticorps protecteur, sans vaccination. Sur le plan hématologique, le diagnostic de lymphome lymphocytique et hypogammaglobulinémie secondaire, était posé, avec proposition de traitement par ibrutinib. Avant de le débuter, un traitement par nitazoxanide pendant 2 mois a été proposé. Il a permis une amélioration partielle avec désinfiltration des lésions, restant inflammatoires. La PCR Rubella virus de contrôle est restée positive. Des perfusions d’immunoglobulines polyvalentes, ont ensuite permis une franche amélioration avec cicatrisation des ulcérations.
Discussion |
Dans la littérature, on retrouve 28 cas de granulomes cutanés liés au virus de la rubéole. Ces patients étaient des enfants, vaccinés par le ROR, qui présentaient tous un DIP touchant l’immunité cellulaire. Cinq souffraient d’atteintes viscérales. Les traitements empiriques antibactériens ont tous été sans efficacité ; les immunomodulateurs ont été partiellement efficaces dans 3 cas. Une chirurgie dans 2 cas a été suivie d’une récidive locale. Un antiparasitaire, le nitazoxamide, ayant récemment démontré une activité antivirale, a été prescrit chez 11 patients. On notait une stabilisation clinique pour 2 cas avec élimination du virus dans les lésions et une amélioration clinique chez un troisième. Pour notre patient, la réponse a été partielle. Tous les patients avec DI ont reçu des immunoglobulines polyvalentes sans modification des lésions. Dans notre cas, 5 cures ont permis la cicatrisation des ulcérations chroniques. Le traitement hématologique de notre patient risquant d’augmenter son ID, nous restons vigilants devant de possibles atteintes viscérales.
Conclusion |
Nous rapportons le premier cas de granulome cutané chronique lié au virus de la rubéole chez un adulte présentant une ID acquise. Les modalités de traitement optimal et le risque d’évolution vers une forme viscérale restent à déterminer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Déficit immunitaire, Granulome rubéolien, Nitazoxanide
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A289 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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