Électroporation irréversible du cancer de la prostate localisé : résultats oncologiques et fonctionnels - 04/11/20
Résumé |
Objectifs |
Les thérapies focales sont des techniques récentes permettant de traiter le cancer de la prostate (CaP) localisé de risque faible et intermédiaire tout en limitant les effets secondaires. L’électroporation irréversible (IRE) est une technique basée sur la destruction cellulaire par application d’un courant de haut voltage et faible intensité sans variation thermique. Nous présentons ici les résultats oncologiques et fonctionnels d’une série de patients ayant été traité par d’IRE.
Méthodes |
Des hommes présentant un CaP localisé ≤Gleason 7 (3+4), ≤20mm, avec un PSA ≤20ng/mL et naïfs de tout traitement ont été traités par IRE. Une ou deux cibles étaient repérées à l’IRM. Des électrodes étaient introduites par voie transpérinéale sous écho guidage afin d’appliquer des impulsions électriques. Une IRM était réalisée 6 à 9 mois après l’intervention puis annuellement en cas de normalité. En cas de suspicion de récidive, des biopsies ciblées étaient réalisées. Le suivi fonctionnel était basé sur les scores IPSS, QoL et IIEF.
Résultats |
Entre mai 2015 et janvier 2019, 63 patients ont été traités. Le suivi médian était de 19,6 mois. Dix-huit (28,6 %) ont récidivé avec un délai médian de 15,1 mois. Treize (20,6 %) patients ont nécessité un traitement de rattrapage. Aucune évolution métastatique et aucun décès n’ont été constatés. Les scores IPSS et QoL étaient améliorés respectivement de −2,74 et −0,79 points (p<0,05). L’IIEF était altéré de −3,0 points (p<0,05). Parmi les patients, 82,8 % ont eu un volume éjaculatoire diminué. Aucune complication Clavien–Dindo ≥4 n’a été constaté.
Conclusion |
L’IRE apparaît comme une thérapie efficace, intermédiaire entre la surveillance active et les traitements radicaux, avec un retentissement fonctionnel modéré. En cas de récidive, toutes les thérapies habituelles sont réalisables en tant que traitement de rattrapage. Elle peut s’inscrire dans le cadre d’une surveillance active améliorée, dite « super surveillance active ». Des essais randomisés devraient apporter prochainement un niveau de preuve suffisant afin d’inclure cette technique encore expérimentale dans l’arsenal thérapeutique du CaP localisé.
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Vol 30 - N° 13
P. 837 - novembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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