EP03 Douleur ou handicap : qui pèse le plus dans la balance de la souffrance ? - 14/04/08
Résumé |
Objectif |
Les structures de prise en charge de la douleur chronique reçoivent des patients adressés par leur médecin traitant du fait de la répétition d’une plainte incessante : « je souffre ». Comment appréhender alors cette plainte que le patient posera dès le premier entretien ? Nous questionnerons ici la définition classique de la douleur et en chercherons les implications en terme de prise en charge psychothérapique.
Description |
La plainte douloureuse peut être analysée par le prisme de trois vécus en constante interaction : le vécu sensoriel, le vécu émotionnel et le vécu de la perte ou de handicap. En effet, l’installation d’une douleur chronique vient perturber l’homéostasie globale en confrontant le sujet à un vécu de perte réelle ou à venir. La forte intensité des expériences sensorielles et émotionnelles est la plus rapportée spontanément. Il n’en va pas de même pour le vécu de handicap dont l’expression et probablement l’intensité reste très variable d’un sujet à l’autre. Notre premier entretien insiste donc sur le décryptage de cette plainte comprise d’une façon plurielle, afin d’en apprécier au mieux la configuration subjective. Cette analyse permet alors au patient d’évoquer le sens qu’il donne à sa plainte et d’en préciser les attentes en termes de prise en charge. L’expérience nous montre que, quelle que soit la pathologie organique en cause, la prédominance d’un vécu de handicap sur les autres vécus nécessite une adaptation de la prise en charge. Il convient notamment d’éviter toute escalade thérapeutique sur le plan médicamenteux.
Conclusion |
Dans notre expérience, la plainte douloureuse ne se résume pas systématiquement à l’intrication entre une expérience sensorielle et une expérience émotionnelle. Le vécu de handicap est également à évaluer. Nous proposons de l’envisager en termes de ressources cognitives et comportementales mobilisables pour faire face aux expériences sensorielles et émotionnelles désagréables. Face à une forte contribution de ce vécu à la plainte douloureuse nous privilégions donc une approche cognitivo-comportementale (réadaptation) à une approche plus humaniste (empathie, soutien psychologique).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 8 - N° S1
P. 98 - février 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.