TO24 Application transcutanée d’amitriptyline chez le volontaire sain : effets sur les diverses composantes de la sensibilité cutanée - 14/04/08
Résumé |
L’amitriptyline systémique est antalgique pour la douleur neuropathique. Ses sites d’action peuvent être centraux et/ou périphériques, agissant sur la libération de neurotransmetteurs, voire comme anesthésique local [1]. Le but est de préciser ses modes d’action locale. Une solution hydro-alcoolique d’amitriptyline (25, 50 et 100 mM, total 82,4 mg) en pansement occlusif cutané dorsal a été appliquée chez 15 hommes volontaires sains (18-40 ans), avec randomisation de l’ordre des zones traitées et double insu, en comparaison à l’excipient seul, au sérum physiologique et à la pommade EMLA®. À la fin de l’application, puis 2, 4, 6, 8 et 24 heures plus tard, ont été mesurés successivement sur chaque zone traitée les seuils de sensibilité tactile, nociceptive mécanique, thermique au froid, au chaud et à la brûlure. Le taux circulant d’amitriptyline plasmatique a été dosé au cours de la procédure. Les signes d’anesthésie locale résiduelle ont été recherchés une et trois semaines plus tard. Les trois concentrations d’amitriptyline n’on pas eu d’effet sur les seuils mécaniques, à la différence de l’EMLA®. Il n’a pas non plus été noté d’effet sur la sensibilité au chaud. En revanche, l’amitriptyline (aux 3 concentrations) a induit une hypoesthésie au froid (p < 0,001 ANOVA) disparaissant à H + 4 et une hyperalgie au chaud (p = 0,004 ANOVA) encore présente à H + 8. Ces deux effets n’étaient plus significatifs au-delà de la 8e heure après fin d’application. L’amitriptyline dès 50 mM a entraîné un érythème, il n’y a pas eu de cas d’intolérance clinique et les taux circulants étaient toujours inférieurs au taux thérapeutique. L’effet dissociatif induit par l’amitriptyline transdermique évoque une action sur des structures de la fibre nociceptive spécifiques à ces fonctions, plutôt qu’un effet global (« anesthésique local ») sur la transmission de l’influx.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 8 - N° S1
P. 77 - février 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.