TO12 Comment peut-on prévenir le geste douloureux chez le patient insuffisant rénal chronique - 14/04/08
Résumé |
Environ 70 000 patients sont traités par dialyse en France (hémodialyse ou dialyse péritonéale). L’allongement de la durée de vie de la population en général et de la population des patients traités par dialyse en particulier, la fréquence de l’hypertension artérielle et du diabète de type II souvent trop tardivement pris en charge expliquent non seulement l’âge avancé des patients dialysés mais une co-morbidité lourde, parmi laquelle l’artériopathie périphérique reste une menace permanente. C’est donc avec une grande fréquence que nous avons en charge d’assurer les pansements des pieds de nos patients dialysés (plaies ulcérées et/ou nécrotiques, amputations d’orteils, transmétatarsiennes…). La douleur au cours des pansements est omniprésente, le plus souvent insupportable tant pour le patient que pour le soignant qui se voit ainsi bien souvent contraint d’abréger les gestes de détersion mécanique pourtant indispensables. Mais prévenir et traiter la douleur du patient insuffisant rénal chronique reste difficile : en effet la plupart des antalgiques habituellement proposés exposent au risque de surdosage chez ces patients anuriques, le plus souvent âgés et dénutris. Il nous a donc semblé intéressant d’avoir recours au mélange équimolaire oxygène protoxyde d’azote (MEOPA), dont l’efficacité a été prouvée depuis de nombreuses années, et qui non métabolisé et éliminé sous forme inchangée par voie pulmonaire n’expose pas au risque de surdosage chez le patient urémique. Nous avons décidé de proposer cette technique à tous les patients nécessitant des pansements de pieds et/ou de tranches d’amputation sur artériopathie nécrosant. Actuellement, 5 patients ont bénéficié d’une analgésie par MEOPA : quatre de ces patients étaient dialysés et une était urémique mais non dialysée. Trois de ces cinq patients étaient hospitalisés et deux ambulatoires. L’efficacité antalgique résultant de l’utilisation du MEOPA a été évaluée en utilisant une échelle visuelle analogique (EVA).
Les résultats préliminaires indiquent :
– | une bonne efficacité de la technique chez 4 patients (difficulté d’évaluation chez le 5e patient) ; |
– | une excellente tolérance (aucun effet secondaire n’a été noté) ; |
– | une adaptation des soignants jugée plus difficile à cause de la nouveauté pour eux. |
Ces résultats préliminaires sont encourageants et l’étude va être poursuivie. Par ailleurs, la facilité de mise en œuvre de cette technique d’analgésie, son efficacité et l’excellente tolérance des patients nous a incités à étendre les indications de ce mode d’analgésie à tous gestes douloureux : mise en place et ablation de cathéters…
En conclusion, l’utilisation du MEOPA apparaît être une bonne alternative aux antalgiques opioïdes forts en matière de prévention de la douleur des gestes douloureux chez le patient urémique qu’il soit ou non dialysé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 8 - N° S1
P. 72 - février 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.