Rôle des virus dans l'hépatocarcinogenèse - 01/01/02
Anaïs Vallet-Pichard : Chef de clinique
Hélène Fontaine : Chef de clinique
Unité d'hépatologie et Inserm U-370, Hôpital Necker, 149, rue de Sèvres, 75015 Paris France
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Résumé |
Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la complication la plus sévère des infections hépatiques chroniques liées aux virus des hépatites B (VHB), C (VHC) et delta (VHD).
Les études épidémiologiques aussi bien que les modèles animaux ont en effet montré une relation causale entre les infections chroniques par les VHB et C et le CHC (risque relatif de 10 à 100) ; cela est aussi clairement démontré par l'efficacité de la vaccination contre l'hépatite B dans la réduction de l'incidence du CHC chez les enfants et les adultes asiatiques.
Le CHC est habituellement associé à une cirrhose qui augmente, par le biais de la régénération hépatique, la sélection de clones tumoraux. Des cocarcinogènes augmentent le risque de CHC dans la cirrhose, comme les facteurs nutritionnels (alcoolisme chronique), les facteurs hormonaux (sexe masculin), les toxines (aflatoxine B1) et les co-infections virales (VHB et VHC).
Le CHC peut cependant apparaître en l'absence de cirrhose suggérant des implications directes des infections chroniques par le VHB et le VHC dans l'hépatocarcinogenèse.
Dans les infections liées au VHB, des mécanismes complexes sont potentiellement en cause : l'intégration du génome viral dans le génome de l'hôte, les réarrangements chromosomiques, les mécanismes de cis- et transactivation. La cisactivation représente la mutagenèse insertionnelle par activation de proto-oncogènes cellulaires ou par dysrégulation de gènes du cycle cellulaire (cycline A, récepteur β de l'acide rétinoïque ou mévalonate kinase). Des protéines virales peuvent exercer une transactivation de différents promoteurs et la protéine X du VHB semble être le principal candidat.
Dans l'infection par le VHC (il n'y a pas de transcription inverse de l'acide ribonucléique [ARN] du VHC ni d'intégration dans le génome de l'hôte), un effet carcinogène direct des protéines virales est suggéré par l'association du VHC et du CHC en l'absence de cirrhose et dans les modèles animaux transgéniques. Les protéines NS3 et de capside ont in vitro des propriétés transformantes.
En conclusion, l'hépatocarcinogenèse peut s'expliquer par des mécanismes directs de régénération hépatique ou de cis- (VHB) et transactivation (VHB et VHC). Ceci souligne l'importance de traitements antiviraux précoces qui pourraient limiter la fibrose et l'expression des protéines virales.
Mots-clés : hépatite B, hépatite C, carcinonce hépatocellulaire, hépatocarcinogenèse virale
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