Réalité Virtuelle et cybercinétose - 27/09/20
Résumé |
Les technologies de réalité virtuelle sont actuellement utilisées dans différents contextes professionnels. Leurs caractéristiques d’immersion, d’interaction et d’appropriation physique d’un environnement déterminé modifient les modes de travail. La présente communication, basée sur une revue de la littérature scientifique se propose de faire le point sur ce sujet. Les salariés sont principalement exposés en temps qu’utilisateurs d’applications de réalité virtuelle (RV) dans des objectifs de formation et de prévention. L’exposition à la réalité virtuelle peut déclencher un ensemble de symptômes qui sont proches de ceux du mal des transports (nausées, vertiges, sueurs) appelé mal de la réalité virtuelle ou cybercinétose. Leurs effets peuvent persister bien après l’exposition et affecter l’activité ultérieure des utilisateurs. La cybercinétose apparaît chez 20 à 80 % des utilisateurs de RV. Trois théories proposent des explications différentes à ce phénomène, partant du postulat commun d’une mauvaise interprétation par le corps des signaux qu’il reçoit. Les signaux reçus sont décodés comme étant discordants dans la théorie du conflit sensoriel, comme correspondant à ceux d’une intoxication dans la théorie du poison et comme une perte de stabilité posturale dans la théorie de l’instabilité posturale. De plus, plusieurs facteurs influencent la cybercinétose, tels que les caractéristiques de l’environnement virtuel, les caractéristiques individuelles ou encore la durée et la fréquence d’exposition à l’environnement virtuel. Il est possible d’évaluer la cybercinétose à travers de nombreux outils pour connaître son impact et sa sévérité. Il existe des questionnaires d’auto-évaluation comportant une ou plusieurs dimensions mesurées sur des échelles linéaires ou catégorielles. Des mesures physiologiques telles que les fréquences cardiaque et respiratoire, la température cutanée ou la conductance cutanée permettent d’appréhender la cybercinétose. Plusieurs stratégies permettent de réduire les effets de la cybercinétose: exposer progressivement les utilisateurs, contrôler leur posture (par exemple assis plutôt que debout), limiter le temps d’exposition et proposer des pauses régulières. De plus, un environnement virtuel dont les graphismes sont peu détaillés et faiblement réalistes, et dont le contenu est assez statique permet de diminuer les symptômes de cybercinétose.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Réalité virtuelle, Cybercinétose, Mal des transports, Conflit sensoriel, Instabilité posturale
Plan
Vol 81 - N° 5
P. 432 - octobre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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