Radiothérapie ablative des tachycardies ventriculaires : impact des mouvements cardiaques et respiratoires sur la définition du volume cible - 20/09/20
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La radiothérapie ablative pour la tachycardie ventriculaire réfractaire est une application émergente de radiothérapie stéréotaxique qui consiste à délivrer une dose ablative de 25Gy en une séance unique au niveau d’une région cardiaque arythmogène. Elle implique la définition d’un volume cible prévisionnel complexe intégrant la combinaison des battements cardiaques et des mouvements respiratoires. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact géométrique des mouvements cardiaques et respiratoires sur la définition du volume cible.
Matériel et méthodes |
L’étude a été réalisée sur le premier patient pris en charge dans notre institution pour une tachycardie ventriculaire réfractaire du septum interventriculaire basal. La planification a été basée sur : une tomodensitométrie synchronisée à l’électrocardiogramme avec injection de produit de contraste (TDM-4Dcardiaque), une tomodensitométrie synchronisée à la respiration (TDM-4Drespiratoire), une IRM cardiaque et une cartographie du substrat arythmogène (cartographie de voltage en rythme sinusal et cartographie d’activation des tachycardies ventriculaires). Un recalage rigide a été effectué sur l’ensemble des images. L’amplitude des mouvements cardiaques et respiratoires du volume macroscopique tumoral (présence de calcifications) et de la sonde de défibrillation a été quantifiée dans les trois directions de l’espace à partir du TDM-4Dcardiaque et de la TDM-4Drespiratoire. Le volume macroscopique tumoral a été délinéé sur les phases diastoliques et systoliques de la TDM-4Dcardiaque permettant d’en déduire un volume cible interne cardiaque.
Résultats et analyse statistique |
L’amplitude des mouvements cardiaques et respiratoires du volume macroscopique tumoral et de la sonde de défibrillation sont présentés dans le Tableau 1 Les battements cardiaques induisent donc des mouvements du volume macroscopique tumoral d’amplitudes proches de ceux induits par la respiration. Le mouvement respiratoire du volume macroscopique tumoral n’est pas identique au mouvement respiratoire de la sonde de défibrillation. Le volume macroscopique tumoral était de 15,9 cm3 et 17,7 cm3 sur les phases diastoliques et systoliques, respectivement. Le volume cible interne correspondant était de 20,7 cm3. Ces différences de volume montrent une déformation significative du volume macroscopique tumoral et la nécessité d’une imagerie quadridimensionnelle permettant de caractériser la dynamique cardiaque.
Conclusion |
Cette étude préliminaire, basée sur un seul patient, montre que la définition optimale du volume cible en tachycardie ventriculaire réfractaire implique l’acquisition d’images quadridimensionnelles cardiaque et respiratoire. En cas d’implémentation de méthodes actives de gestion des mouvements respiratoires à l’appareil de traitement, l’utilisation de la sonde de défibrillation comme repère peut induire potentiellement des imprécisions de ciblage qu’il est important de considérer dans le calcul des marges du volume cible prévisionnel.
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Vol 24 - N° 6-7
P. 770 - octobre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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