Potentialisation par Magnolia officinalis des effets cytotoxiques, mutagènes et génotoxiques d’Aristolochia baetica mesurés in vitro sur la cellule tubulaire proximale HK-2 - 17/09/20
Résumé |
Introduction |
Les remèdes phytothérapiques associent souvent plusieurs composés censés potentialiser leurs propriétés intrinsèques. En Belgique, il est probable que les patientes ayant développé une néphropathie aux acides aristolochiques (AA) aient ingéré des racines broyées d’Aristolochia mais aussi des écorces de Magnolia officinalis dont certaines molécules ont été rapportées pour leurs effets génotoxiques. Notre travail visait d’une part à comparer les effets cytotoxiques, mutagènes et génotoxiques d’extraits méthanoliques et aqueux de ces deux plantes sur des cellules tubulaires proximales et, d’autre part, à évaluer une éventuelle potentialisation de leur combinaison.
Description |
Des cellules tubulaires proximales humaines immortalisées (HK-2) ont été incubées avec ou sans extrait méthanolique ou aqueux d’Aristolochia baetica (ARI) et/ou de Magnolia officinalis (MAG) durant 24h ou 48h.
Méthodes |
La cytotoxicité a été évaluée par le test de viabilité à la résazurine. La génotoxicité a été investiguée par immunodétection et quantification de γ-H2AX, une histone phosphorylée reflétant le taux de lésions de l’ADN. La mutagénicité a été explorée à l’aide du test de Ames en utilisant 4 souches de Salmonella typhimurium avec ou sans fraction microsomale S9. Les résultats issus de chaque groupe expérimental ont été analysés et comparés en appliquant un test ANOVA “one-way” suivi du test de comparaison multiple de Dunnett.
Résultats |
La survie cellulaire a été significativement réduite dans tous les groupes testés (ARI+MAG>MAG>ARI). Seule la combinaison ARI+MAG a induit une surexpression significative de γ-H2AX phosphorylée. Les extraits de ARI se sont révélés mutagènes exclusivement vis-à-vis de la souche TA98 enrichie en S9. La combinaison ARI+MAG a significativement augmenté la mutagénicité induite dans cette souche ; cet effet est dose-dépendant (Fig. 1).
Conclusion |
Nos résultats confirment une potentialisation de cytotoxicité et de génotoxicité de la combinaison ARI+MAG. La mutagénicité dose-dépendante induite par ARI+MAG suggère l’activation accrue des AA en aristolactames, métabolites à l’origine des adduits à l’ADN.
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Vol 16 - N° 5
P. 330-331 - septembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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